Airbus et Spirit AeroSystems: les enjeux d’une reprise

L’avion Airbus A220.

L’avion Airbus A220. . DR

Revue de presseAirbus accélère sa stratégie d’intégration industrielle. L’avionneur européen a conclu un accord pour racheter plusieurs sites de Spirit AeroSystems, dont l’usine de Casablanca, afin de sécuriser son approvisionnement sur des programmes clés comme l’A350 et l’A220. Une opération stratégique, finalisée pour un dollar symbolique, qui illustre la volonté d’Airbus de renforcer son contrôle face aux défaillances de son sous-traitant américain. Cet article est une revue de presse tirée de L’Usine nouvelle.

Le 28/04/2025 à 20h08

Le lundi 28 avril, Airbus a officialisé un accord en vue de l’acquisition de plusieurs sites industriels appartenant au sous-traitant américain Spirit AeroSystems, parmi lesquels figure l’usine de Casablanca. La finalisation de cette opération est attendue au cours du troisième trimestre 2025, sous réserve de l’obtention des approbations réglementaires et du respect des conditions habituelles, indique le magazine L’Usine Nouvelle.

À travers cette acquisition sélective, l’avionneur européen ambitionne de sécuriser ses chaînes d’approvisionnement pour ses programmes commerciaux, tout en renforçant son contrôle sur des éléments de production jugés critiques, selon un communiqué diffusé lundi.

«Créé en 2005 à la suite d’une externalisation opérée par Boeing, Spirit AeroSystems est devenu au fil du temps un fournisseur majeur pour les deux géants de l’aviation, Airbus et Boeing», rappelle L’Usine Nouvelle.

Toutefois, l’entreprise accumule depuis plusieurs années des difficultés: instabilité de la gouvernance, défauts récurrents de qualité sur les fuselages, sous-investissement chronique et faible transfert de compétences entre ses divers sites.

Grâce à cette transaction annoncée initialement en juillet 2024, Airbus s’apprête à intégrer plusieurs sites de production stratégiques. Il reprendra notamment l’usine de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), où sont assemblées des sections de l’A350, ainsi que celle de Kinston (Caroline du Nord, États-Unis), également dédiée à ce programme. Le constructeur européen mettra également la main sur la production de pylônes pour l’A220 à Wichita (Kansas), ainsi que sur les fabrications d’ailes et de tronçons de fuselage de l’A220 à Belfast (Irlande du Nord) et à Casablanca (Maroc). À Prestwick (Écosse), Airbus intégrera la fabrication de pièces pour les ailes des A320 et A350.

Dans le cadre de la restructuration de ses actifs, Spirit AeroSystems envisage de céder à un tiers son site de Subang, en Malaisie.

Sur le plan financier, l’opération s’effectuera sans versement de prix par Airbus, qui rachètera les sites pour un dollar symbolique. Spirit devra néanmoins verser une compensation de 439 millions de dollars au constructeur européen, un montant inférieur aux 559 millions initialement prévus lors de l’accord de 2024.

Airbus s’est engagé à fournir à Spirit AeroSystems des lignes de crédit sans intérêt totalisant 200 millions de dollars, afin d’assurer la continuité des opérations jusqu’à la finalisation de la cession.

Par Lamia Elouali
Le 28/04/2025 à 20h08