La Coupole du Parc de la ligue arabe de Casablanca s’est métamorphosée, ce jeudi, en un lieu marbré de mots et d’histoires. La Nuit du conte francophone, un événement organisé par l’Institut français de Casablanca, a plongé le public dans un univers captivant, où les récits ont pris vie sous la houlette de cinq conteuses d’exception venues des quatre coins du monde.
Dans cette atmosphère magique, les cinq artistes aux univers aussi divers que fascinants ont entrainé l’auditoire dans une aventure narrative, tantôt émouvante, tantôt ludique, mais toujours vibrante d’authenticité. Sonia Okacha (Maroc), Lorette Andersen (Suisse), Mélancolie Motte (Belgique), Regina Reichherzer (Canada) et Caroline Avenel (France) ont magistralement tissé des histoires pleines de sens et de poésie, élevant cette soirée au rang d’un véritable voyage imaginaire.
L’Institut français de Casablanca, en partenariat avec des institutions suisses, belges et canadiennes, on inscrit cette Nuit du conte dans les festivités du mois de la francophonie. Gaëtan Pellan, directeur de l’Institut français de Casablanca, souligne l’importance de cette initiative: «Chaque année, pour le mois de la francophonie, l’Institut français du Maroc invite ces autres pays pour des soirées sur des thématiques diverses. Il y a eu le slam, le stand-up, les matchs d’improvisation et, cette année, ce sont les contes qui sont mis à l’honneur.»
L’art de conter transmis aux jeunes talents
Avant de monter sur scène, les conteuses ont animé, pendant trois jours, un stage destiné à une quinzaine de jeunes talents. Cette session a permis aux auteurs en herbe de plonger dans l’univers fascinant du conte, où l’échange et la transmission étaient au cœur du processus de legs. Trois d’entre eux, sélectionnés par leurs pairs, ont eu l’honneur de se produire sur scène lors de la Nuit du conte. Lorette Andersen, la conteuse suisse, a partagé son enthousiasme à ce sujet: «C’était très instructif, très amusant et très chaleureux.»
La soirée s’est articulée autour de récits variés, chacun étant un miroir des cultures et des traditions des pays représentés. Parmi les contes, celui d’un roi et de son vizir sage a particulièrement marqué l’auditoire. Une histoire imprégnée de sagesse populaire, illustrée par la phrase: «Si Dieu l’a voulu ainsi, c’est que c’est mieux ainsi», rappelant que chaque épreuve recèle une leçon.
Un autre conte, relatant l’affrontement entre un roi despote et une vieille femme courageuse, illustre la force redoutable du rire et de la colère face à l’oppression. Enfin, l’histoire poignante d’une femme à la jambe amputée explore avec intensité les thèmes intemporels de l’amour, de la trahison et de la quête identitaire.
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Avant de se lancer sur scène, la marocaine Sonia Okacha, actrice de formation, a exprimé son émotion: «Je suis ravie et émue de faire partie de la Nuit du conte. Pour ma part, c’est un défi particulier, car je vais improviser un conte jamais raconté, qui s’inspirera des mots du public.»
Au-delà du simple divertissement, cet événement fut une véritable célébration de la langue française et de sa capacité à rassembler les cultures autour de la passion des histoires. La Nuit du conte francophone a offert à Casablanca une soirée mémorable où l’imaginaire a pris le pas sur le quotidien. Les récits partagés ont transcendé les frontières et les époques, rappelant, comme le dit si bien le proverbe que «les contes sont la mémoire des peuples.» Une soirée qui a magistralement célébré la richesse de la francophonie, montrant que les contes, loin de se laisser limiter par les distances géographiques, ont un pouvoir unique d’unir les individus.