The Commodores: "Nous voulons embarquer le public marocain"

Brahim Taougar - Le360

Les Commodores étaient à la Villa des Arts de Rabat, ce matin du vendredi 30 mai, à la veille de leur concert au théâtre Mohammed V. Et l’émotion qui a saisi le public à leur apparition était palpable.

Le 30/05/2014 à 15h15

Les Commodores, un groupe mythique qui se produira cette année, à Mawazine, pour un voyage aussi sensuel qu’endiablé dans le meilleur de la musique soul/funk des années 70, où le groupe a atteint le sommet de sa gloire. Le groupe réunit, en 1968 déjà, de jeunes étudiants passionnés de musique qui se sont rencontrés à la Tuskegee Institute. Quelques années plus tard, en 1972, ils signeront avec la Motown et joueront en première partie du groupe le plus emblématique de l’histoire de la soul, les Jackson 5. Puis se sera la rencontre de deux grandes voix, celle du batteur et chanteur des Commodores, Walter Orange, et de Lionel Richie qui finira par choisir de poursuivre une carrière solo. Entre alors en scène, en 1984, J.D. Nicholas. Le groupe, qui avait perdu un peu de son souffle avec, d’abord le départ de McClary, puis de Lionel Richie et de Lapread reviendra en force en 1986 pour décrocher, avec l’indémodable Nightshift, un Grammy Award. Une chanson hommage écrite par Walter Orange à Marvin Gaye, tué par son propre père. 

Walter Orange, William King et J.D Nicholas étaient à la Villa des Arts de Rabat, ce matin du vendredi 30 mai. Et l’émotion qui a saisi la salle, où s’étaient réunis des journalistes venus des quatre coins du monde pour couvrir le festival, était palpable. Un groupe légendaire avait fait son entrée. En cela, les trois compagnons de route sont intimidants. Mais leur humilité et leur bonne humeur auront vite fait d’instaurer un climat de complicité et c’est à peine si, à un moment où William King s’est mis à chanter, les journalistes ne s’en sont pas mis à danser. 

Un groupe, une famille Les commodores ont traversé des générations, résistant aux départs de certains de leurs membres et, en particulier, à celui de Lionel Richie dont, dira Walter Orange, le groupe n’a cessé d’espérer le retour. « Beaucoup de temps s’est écoulé depuis le départ de Lionel Richie qui a hésité plusieurs fois à réintégrer les Commodores sans jamais revenir », déclarera-t-il. « J’aurais aimé que ça se fasse. Nous sommes allés chez lui, mais il n’est pas même venu à la porte. Je ne crois plus que ces retrouvailles soient encore possibles », ajoutera-t-il. Malgré tout, ceux qui ont participé à la grandeur du groupe sont toujours présents en ceux qui le portent aujourd’hui. « Chaque départ a été un deuil », dira à ce propos J.D Nicholas. « C’était à chaque fois comme perdre un membre de sa famille, un fils, un frère. Nous nous sommes rencontrés alors que nous avions 17 ou 18 ans. Donc, ça a été douloureux. Mais nous avons dû avancer. Avec notre cœur et notre âme. Ils n’étaient plus avec nous, mais ils étaient restés en nous. Et nous serons encore là, avec eux, pour les 50 ans à venir ! »C’est dit !

La musique de l’âmeIndémodables, ils le sont. Et ils savent expliquer pourquoi. Tout simplement parce que, « à la fin des années 60 et au début des années 70, la musique était mélodique et les textes très forts. Ils touchaient au cœur et à l’âme », dira avec une spontanéité confondante William King. Et les Commodores comptent bien, ce soir, embarquer le public marocain dans leur univers. « Nous sommes là au Maroc pour la première fois » ajoutera Walter Orange. « Et nous voulons engager le public dans nos chansons. Briser la timidité et faire que tout le monde lève les bras, frappe dans les mains et danse. Come on, clap your hands, come on !»Autant dire que The Commodores promettent, ce samedi, de mettre le feu !

Par Bouthaina Azami
Le 30/05/2014 à 15h15