Skefkef, la BD régénérée est de retour!

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Un collectif de jeunes scénaristes et dessinateurs, qui ont grandi sous les feux croisés du manga et des comics, en ont digéré les codes, créant ainsi une BD «mutante». Skefkef revient pour une seconde édition toujours aussi puante et savoureuse de génie. A consommer sans modération!

Le 17/12/2014 à 19h37

Après une première parution en 2013, la plateforme Open Taqafa prolonge son coup de maître et rempile avec un deuxième numéro de son fanzine, Skefkef #2. La recette créative et audacieuse fait toujours mouche, et la BD se targue d’être le porte voix d’un art populaire, loin d’être un produit pour l'élite intellectuelle, qui fait voler en éclat les dogmes et archétypes. Skefkef a bien l’intention de créer une fois de plus la surprise parmi les bédéphiles et de se faire un nom dans un univers aux formats rigides et sous contraintes.

Projet brillantissime ou frappadingue ? Les deux ! Le fruit de la collaboration indépendante et affranchie de 7 artistes acharnés et passionnés qui ont concocté un concentré de 53 pages, comme son nom l’indique, aussi puant (d’ingéniosité) que bon, usant de dessins d’une grande densité sémantique. Plusieurs angles autour d'un seul sujet, le cyber-espace est traité avec humour, fruit d'un dialogue entre les créateurs que l'on devine parfois animé.

Pas question de gros gags qui tachent ou taclent, seule la satire prend d’assaut les bulles. Outre les intrigues, les vacheries, les péripéties, la schizophrénie qui sont l'ordinaire de la vie quotidienne des marocains. Avec une liberté de ton bluffante, Skefkef brosse de manière décalée les rapports des Marocains avec la sphère virtuelle. Ingénieusement dessiné, férocement drôle, Skefkef donne autant à sourire qu'à réfléchir et, surtout, témoigne de son époque et du talent d’une pépinière d’artistes qui ne laissent pas indifférents. Les tirages ne sont pas énormes, mais le public est là! Sekfkef n'a pas de frontières.

Par Ouardigh Rahmouna
Le 17/12/2014 à 19h37