Les finalistes marocains du Prix du design de l’Institut du monde arabe exposés à la Paris Design Week

L'Institut du monde arabe, à Paris.

Présenté dans le cadre de Paris Design Week, le Prix du design de l’Institut du monde arabe incarne la volonté de l’IMA de soutenir la création contemporaine et de faire rayonner les cultures arabes dans toute leur diversité.

Le 08/09/2025 à 12h41

Dans le cadre de la troisième édition du Prix du design de l’Institut du monde arabe, une exposition consacrée aux candidats sélectionnés et aux lauréats se tient du 4 au 14 septembre 2025, en partenariat avec Paris Design Week, à l’IMA.

L’occasion de découvrir les designers mis en lumière par ce prix créé en 2003 afin de mettre à l’honneur les talents du design liés au monde arabe, créateurs émergents ou confirmés, qui réinventent, avec audace et exigence, l’art de vivre arabe à travers des objets, des formes, des matériaux et des récits profondément ancrés dans les réalités contemporaines.

À la croisée de l’artisanat, de la recherche, de l’innovation et de l’engagement, ce prix valorise le génie productif, la richesse des savoir-faire et les dynamiques entrepreneuriales qui façonnent les identités culturelles d’aujourd’hui et dessinent les futurs.

Les talents marocains du Prix du design

Si aucun designer marocain ne figurent parmi les lauréats du Prix du design, les finalistes sélectionnées dans le cadre de cette 3ème édition concouraient dans différentes catégories et voient aujourd’hui leurs projets mis en lumière dans le cadre de la Paris Design Week.

Dans la catégorie «Artisanat contemporain», qui couronne un artisanat revisitant les traditions (y compris par l’utilisation des innovations technologiques) pour répondre aux enjeux contemporains, tels que la durabilité, la personnalisation et la valorisation des patrimoines locaux, figure ainsi Ateliers Zelij. Avec le projet «Froisser les murs» (2025), cet atelier né de la rencontre en 2003 de Samir Mazer, artiste, et Delphine Laporte, architecte d’intérieur, propose une expérience sensorielle où chaque pli raconte un fragment d’humanité, tissant un lien entre visible et invisible, créant des surfaces sculpturales dédiées à l’architecture et au design contemporain.

Passionnés des revêtements de surface et des matières artisanales, explorateurs de la fusion entre design, innovation et artisanat, le zellige est le premier matériau qu’ils ont investi et dont ils ont fait un extraordinaire champ d’expérimentation. Samir Mazer, entité créative du duo, casse les codes pour créer un nouveau langage, jouant avec les formes, les textures et les nuances.

Autre finaliste de ce même prix, Izri Design, avec la collection «Tissura» (2024), fondé par le designer, typographe et enseignant marocain Brahim Boucheikha, qui développe depuis plus de dix ans un travail autour des écritures multiscriptes (latin, arabe, tifinagh) et du design interculturel.

Izri Design explore le lien entre formes typographiques, artisanat et objets du quotidien et dans la collection «Tissura» (mot amazigh signifiant «superposition»), le potentiel graphique de l’écriture à travers un objet du quotidien: l’assiette.

On retrouve enfin dans cette même catégorie, Yassine Touati, designer et artiste multidisciplinaire maroco-canadien spécialisé dans les accessoires en cuir et les bijoux.

Particulièrement influencé par son héritage andalou, il s’est initié lors de nombreux séjours dans la ville médiévale de Fès au richissime univers de l’artisanat et s’intéresse à la mode, à l’histoire, aux langues et à la gastronomie.

Parmi les finalistes du Grand Prix, qui regroupe les architectes ou designers dont la pratique professionnelle est supérieure à 10 ans, concourait le designer franco-marocain Moulay Hafid Sdikiene, fondateur de Aulyom Studio à Paris après plusieurs années passées dans des studios de design reconnus.

Avec le projet «ÆRA NOMADICA» (2024), il pense le nomadisme non comme un mouvement, mais comme une installation avec des pièces ancrées, comme si elles avaient toujours été là, mais prêtes à être déplacées, réactivées ailleurs. Conçues comme des architectures réduites, taillées dans la masse, elles imposent une présence silencieuse et tendue, ancrée dans l’assemblage, définie par la fonction, habitée par une charge spirituelle contenue. Réalisées en France, elles naissent d’un dialogue étroit avec des artisans d’exception, selon un protocole rigoureux.

Les lauréats du Prix du design

  • Le Prix Talent émergent a été décerné au cabinet d’architecture bahraini-danish (Bahreïn-Danemark) pour «Surface!» (2024);
  • Le Prix de l’artisanat contemporain est revenu à Studio Saffar (Koweït-Liban) pour «Dual Domes» (2022-2025), une œuvre imaginée par la designer koweïtienne Kawther Alsaffar;
  • Le Prix de l’Impact – Arab Bank Switzerland a été remis à l’institution libanaise Creative Space Beirut, cofondée en 2011 par Caroline Shalala-Simonelli et Sarah Hermez;
  • Le Grand Prix a été décerné à l’architecte et conservatrice Ala Tannir (Liban) pour «And from my heart I blow kisses to the sea and houses» (2024);
  • Enfin, le Prix du jury a été attribué à l’architecte palestinien Elias Khuri, né en 1975 à I’billin, en Galilée.
Par Zineb Ibnouzahir
Le 08/09/2025 à 12h41