«La construction du Maroc médiéval», thème d’une conférence à la British Academy de Londres

Madrassat Al Attarine à Fès. Cette université coranique s'articule autour d'une cour fermée par des panneaux en dentelle de bois, témoin de la virtuosité des artistes marocains du Moyen Age.
 

Madrassat Al Attarine à Fès. Cette université coranique s'articule autour d'une cour fermée par des panneaux en dentelle de bois, témoin de la virtuosité des artistes marocains du Moyen Age.   . Fondation nationale des musées marocains

Animée par Corisance Fenwick, professeure à d’archéologie à l’University College London, une conférence portant sur la construction du Maroc médiéval se tiendra le 27 novembre à la British Academy, à Londres.

Le 05/11/2025 à 09h29

Les récentes découvertes archéologiques au Maroc, «première région à s’être affranchie du califat», explique-t-on dans la présentation de cette conférence à venir, offrent un éclairage nouveau sur cette période charnière de l’histoire. Avec une multitude de preuves archéologiques et scientifiques inédites à l’appui, issues des villes et des campagnes à l’instar de monnaies, poteries, verreries, circulation des matières premières et produits exotiques, cette conférence permet d’explorer la manière et les raisons pour lesquelles des États islamiques rivaux ont émergé dans cette région, et comment les populations vivaient, travaillaient et commerçaient à l’extrême frontière occidentale du califat.

«Les conquêtes musulmanes du VIIème siècle ont profondément transformé le quotidien des communautés d’Afrique du Nord. Certains de ces changements sont bien connus, d’autres moins: l’apparition de mosquées et de palais; l’introduction de nouvelles cultures, de nouvelles pratiques agricoles et d’innovations techniques dans les domaines de la céramique, du verre et du travail des métaux et l’intégration de l’Afrique du Nord à un vaste réseau commercial reliant l’immense califat à une région encore plus étendue, de la Chine à l’Atlantique», est-il expliqué.

Alors qu’une grande partie de notre connaissance de cette période charnière «reflète encore l’expérience des dirigeants et des élites, plutôt que celle de la majorité de la population», la conférencière, Corisance Fenwinck mettra en exergue l’émergence d’un ensemble culturel spécifiquement islamique, malgré la diversité régionale des transformations culturelles.

Lauréate du prix Philip Leverhulme 2022 en archéologie, Corisance Fenwick s’est imposée comme l’une des archéologues les plus éminentes de la période islamique ancienne et de l’Antiquité tardive, notamment en Afrique du Nord. Elle a ainsi mené de nombreuses recherches en Libye, au Maroc et en Tunisie, codirigeant quatre campagnes de fouilles avec des collègues marocains, tunisiens, britanniques et allemands dans la région, sur le site UNESCO de Volubilis et dans le Wadi Draa au Maroc, ainsi qu’à Bulla Regia et dans la vallée de la Medjerda en Tunisie.

Également co-chercheuse principale du projet OasCiv (Civilisation des oasis dans le Sahara marocain), financé par l’AHRC, Corisande Fenwick est également autrice de Early Islamic North Africa et de Oxford Handbook of Islamic Archaeology, qu’elle a codirigé.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 05/11/2025 à 09h29