La cérémonie de clôture du FIFM 2013, tenue samedi soir, a été chargée d’émotions. Après une rétrospective des meilleurs moments de cette 13ème édition du Festival de Marrakech, le président du jury, Martin Scorsese, a pris la parole pour rendre hommage à la grande famille du cinéma, aux membres du jury, et aux réalisateurs des 15 films en compétition. Cette édition qui, pour la directrice du festiva, Mélita Toscan Du Plantier, est une des plus belles que le festival ait connu, a attribué le prix du meilleur interprète aux bouleversants Slimane Dazi et Didier Michon pour leur performance dans "Fièvres", de Hicham Ayouch. Et c’est la cinéaste marocaine Narjiss Nejjar, émue jusqu’aux larmes, qui a annoncé ce prix après avoir eu ces mots saisissants pour les acteurs : "Il est des regards forts, qui déshabillent". Slimane Dazi est monté sur scène accompagné du tout jeune Didier Michon qui partage l’affiche avec lui dans ce film et qui n'a pu retenir ses larmes. Plus tard, Slimane Dazi nous confiera que ce rôle a été un rôle "très dur, très âpre". Un rôle qui l'aura tant marqué qu'il ajourera : "Heureusement, j'ai commencé un nouveau film quinze jours après la fin du tournage".
La suédoise Alicia Vikander a remporté le prix d’interprétation féminine pour son role dans" Hotell" de Lisa Langseth. Un film où elle joue le role d’Erika qui, insatisfaite malgré une brillante carrière de décoratrice d'intérieur, cherche au sein d’un étrange groupe se retrouvant dans des chambres d’hôtel, à mettre du piment dans une vie où elle ne s’épanouit pas.
Le réalisateur italien Andrea Pallaoro a été, pour sa part, récompensé du prix de la meilleure mise en scène de "Medeas", un film intimiste s’immisçant dans la vie intérieure d’une famille rurale et de sa relation avec le paysage, explorant les limites de l’humain. Désirs et angoisses s’y entrechoquent en permanence, dans une savante et subtile mise en scène à laquelle il convenait en effet de rendre hommage.
Belle programmation
Si "Blue Ruin", qui a fait sensation au festival de Cannes et met en scène un marginal à la recherche de l’assassin de ses parents, et le film cubain "The swimming Pool" remportent à égalité le prix du jury, l’Etoile d’Or est revenue au réalisateur sud-coréen Lee Su-Jin pour son véritable bijou "Han Gong-Ju" qui relate les mésaventures d’une jeune lycéenne dont les parents se détournent après qu’elle se soit vue impliquée dans une affaire sordide. Elle quitte alors la maison pour un nouveau départ qui s’avèrera plein de promesses, la jeune fille ayant un talent de chanteuse qui sera finalement dévoilé. Des scènes magnifiquement filmées, une narration épurée. Un film de toute beauté. Les films en competition étaient d’une grande richesse et d’une belle qualité. Et le jury a certainement eu, en effet, comme nous l’a confié Mélita Toscan Du plantier, bien "du mal à faire son choix", parmi une si belle programmation.




