Cinéma: les chiffres des productions étrangères étaient gonflés, selon le CCM

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A l’époque de Nourredine Sail et jusqu’à l’arrivée de Sarim Fassi Fihri à la tête du Centre cinématographique marocain, les chiffres de la production cinématographique étrangère au Maroc étaient mal calculés. C’est ce que tient à préciser le CCM dans un communiqué.

Le 12/03/2016 à 09h08

La précision du Centre cinématographique marocain (CCM) est de taille. «Il a été avéré que les sociétés de productions ont parfois, voire souvent, tendance à déclarer des montants surestimés afin de mieux intéresser les pouvoirs publics et de faciliter ainsi leurs demandes d'autorisations spécifiques ou de mise à disposition des services, des moyens et des biens de l'Etat pour les besoins de leurs tournages».

C’est ce qui est écrit noir sur blanc dans un communiqué assez surprenant du CCM publié jeudi 10 mars. Sarim Fassi Fihri, le directeur de cette institution et successeur de Nourredine Sail a tenu à faire cette précision après l'annonce du bilan cinématographique 2015, révélé samedi dernier à la clôture du festival national de Tanger.

Selon les chiffres évoqués dans le bilan 2015, on constate une baisse des sommes investies qui passent de 1,1 milliard DH en 2014 à 336,4 millions DH en 2015, soit une baisse d’environ 70%.

Le CCM revient sur cette baisse conséquente et l'explique par un changement de méthode de calcul des sommes investies.

Selon Sarim Fassi Fihri, le directeur du Centre cinématographique, «les méthodes de calcul des années précédentes livraient une lecture biaisée» et souligne que les producteurs gonflaient leurs chiffres pour obtenir plus facilement les différentes autorisations qui leur étaient nécessaires. Les sommes investies par les productions étrangères au Maroc étaient calculées uniquement sur les déclarations des producteurs.

Aucune vérification n’était faite. Désormais, le CCM exige des productions étrangères qu’elles fournissent une «attestation du chiffre d’affaires à la fin du tournage, ainsi qu’un document de leur établissement bancaire au Maroc», pendant les jours de tournage.

Comme il a été exposé lors de la Journée nationale du cinéma le 21 octobre 2015 et durant la présentation du bilan 2015, samedi 5 mars 2016 à Tanger, les chiffres concernant les investissements des productions étrangères au Maroc publiés ces dernières années étaient calculés sur la base des seuls montants déclarés par les producteurs étrangers à l'appui de leurs demandes d'autorisation de tournage.

Jusqu'en décembre 2014, aucune vérification n’a été faite, ni a priori ni a postériori, pour confirmer ou infirmer ces chiffres. Aucun document officiel n'était présenté au Centre Cinématographique Marocain pour justifier du montant exact de l'investissement au Maroc. Le flou total.

Par Le360
Le 12/03/2016 à 09h08