Assilah: un jeune homme lutte pour préserver l'art ancestral de la «deraza», le tissage traditionnel

Anouar Benzahra, ici devant son métier à tisser, est l'un des derniers tisserands d’Assilah. 

Anouar Benzahra, ici devant son métier à tisser, est l'un des derniers tisserands d’Assilah.  . Saïd Kadry / Le360 (capture image vidéo)

Le 02/01/2022 à 15h08

VidéoPour préserver l’art ancestral familial, un jeune d’Assilah continue de perpétuer le tissage traditionnel du nord du Maroc, la «Deraza». Tisserand de père en fils, Anouar Benzahra veut sauver cet art de l’extinction, et continue à travailler, comme ses aïeux avant lui, dans son échoppe de l’ancienne médina de la ville d’Assilah. Rencontre.

Pratique ancestrale de l’artisanat marocain, le tissage traditionnel du nord du Maroc, la «deraza», est aujourd’hui menacée de disparaître. Pour contrer cette tendance, Anouar Benzahra, un jeune homme d’Assilah, continue de travailler comme le faisait son père, et avant lui son grand-père, pour préserver ce savoir-faire ancestral.

«La main d’œuvre est inexistante en raison des faibles salaires, les jeunes préfèrent aller travailler à Tanger plutôt que de rester ici. Le salaire journalier avoisine les 80 dirhams par jour dans ce métier, c’est trop peu. Pour préserver cette tradition, j’ai fait le choix de perpétuer cette pratique familiale», explique le tisserand.

Assis devant son métier à tisser traditionnel, il produit, à la main, des tapis, des étoffes et toutes sortes d’habits, qui connaissent un succès particulier pendant l’été, mais aussi pendant l'hiver, surtout pendant les vacances scolaires.

«Notre famille est la dernière à faire du tissage à Assilah, il y a mon père, mon frère et moi. Pour avoir un produit fini, nous disposons de trois outils, le métier à tisser mais aussi deux autres machines, pour fabriquer différents accessoires et motifs», explique-t-il.

Par Said Kadry
Le 02/01/2022 à 15h08