Arts plastiques: Najia Mehadji métamorphose la rose à la galerie d’art l’Atelier 21

L'artiste plasticienne Najia Mehadji.. @SEBASTIEN-VINCENT

L’artiste plasticienne Najia Mehadji réinvestit la galerie d’art L’Atelier 21 à Casablanca, du 23 avril au 24 mai prochain, pour une quatrième exposition individuelle intitulée «Rosebud». Artiste majeure de la scène de l’art contemporain au Maroc, Najia Mehadji est également reconnue en France depuis les années 80, comptant à son actif plusieurs expositions muséales.

Le 22/04/2024 à 12h45

Un mois durant, du 23 avril au 24 mai prochain, l’artiste plasticienne Najia Mehadji réinvestit la galerie d’art L’Atelier 21 à Casablanca pour une nouvelle exposition individuelle, intitulée «Rosebud». Artiste majeure de la scène de l’art contemporain au Maroc, Najia Mehadji est également reconnue depuis les années 80 en France, avec nombre d’expositions muséales, dont deux rétrospectives tenues en 2018 et 2019.

Le travail de Najia Mehadji, qui vit et travaille entre Paris et Essaouira, peut se diviser en plusieurs grandes périodes de création. Après des peintures d’empreintes (1980-1990) influencées par la musique contemporaine et l ‘expression corporelle, puis des peintures/dessins de grand format, monochromes sur toile de lin, aux formes symboliques universelles (1990-2010), elle développe depuis 2010 des œuvres centrées sur le geste en s’inspirant de la calligraphie orientale et de la danse. Elle crée ainsi sa propre écriture tout en lignes continues et dynamiques, dans une performance physique et mentale. Elle réalise parallèlement des œuvres engagées contre la barbarie de la guerre (notamment sur le sort des femmes) et contre la peine de mort dans le monde.

Une ode à la rose

Dans le texte du catalogue de l’exposition, l’auteur et historien de l’art Brahim Alaoui fait la lumière sur le travail récent de l’artiste en ces termes: «Najia revient sur la série “War Flower” qu’elle réinterprète en 2023 dans une version qu’elle dénomme “Rosebud” (bouton de rose), en référence au mot murmuré par le richissime héros mourant dans le film mythique d’Orson Welles, Citizen Kane, et dont on comprend à la fin que Rosebud est l’incarnation de l’amour qui surpasse le pouvoir et la réussite matérielle».

Dans cette série «Rosebud», la plasticienne remet à l’honneur la rose, «symbole d’offrande, d’amour, de beauté, d’éphémère, en contrepoint à la mort, pour manifester sa compassion pour la tragédie humaine en cours en Palestine et ailleurs. Elle métamorphose la rose en une gestuelle tout en rondeur qu’elle déploie énergiquement par l’entremise d’une peinture fluide, et d’un large pinceau sur ses toiles monochromes, afin de la faire surgir dans l’intensité de l’instant», commente Brahim Alaoui.

Et de poursuivre: «Dans ces œuvres conjuguant la dextérité, l’impulsion, la liberté, où le corps s’implique et se lie en un geste continu porté par l’élan de la main et de l’esprit, Najia Mehadji nous livre la quintessence de son expérience et de sa réflexion à travers l’invention de sa propre calligraphie unissant le sensuel et le spirituel qui célèbre la lumière de la vie».

Par Nisrine Zaoui
Le 22/04/2024 à 12h45