Les choix politiques assumés par le Maroc après l’Indépendance lui conviennent. Les Marocains défendent avec acharnement les atouts et revendiquent plus de participation, de justice sociale et de partage de richesse. Il est vrai que le processus lui a coûté des sacrifices, parfois très durs. Mais grâce à eux, le Maroc échappe comme il peut aux bouleversements ravageant le monde arabe.
Cependant, la facture de ces options prises pendant la guerre froide, constitue encore un poids étouffant pour le développement politique, économique et social du royaume, cachant ses transformations profondes, ayant atteint même l'institution monarchique.
La volonté du peuple marocain et de ses institutions a toujours été de faire partie du monde libre et de participer à son épanouissement. A ce jour, dans un contexte international et régional instable, dominé par des incohérences de tous genres, le Maroc est devenu un acteur sérieux et structuré qui fait face à ses engagements et responsabilités aussi bien à l'intérieur qu'à l'international.
Nonobstant les efforts fournis, il continue d’endurer les conséquences néfastes de l'imagerie politique de la guerre froide. Ce pays qui évolue, malgré mille difficultés, est prisonnier des stéréotypes politiques conçus dans le manichéisme idéologique d´une époque révolue. Après la visite d´Obama à Cuba, le Maroc est le dernier pays que l´on doit libérer du joug d’une pensée véreuse.
L'idée de certains courants d'opinion en Europe ou ailleurs, jugeant chaque mouvement populaire défendant la cohésion des Marocains, citadins ou ruraux, pauvres ou riches, opposants ou gouvernants, islamistes ou laïques, berbéristes ou arabes, lettrés ou analphabètes… comme une manœuvre obscure d'un makhzen obscur et vicieux, faisant des Marocains des agneaux sans volonté, ni conscience, doit changer au nom de l´éthique si chère à l’humanité.
L´image figée de ce makhzen par le mercantilisme politique de ces courants, étonnant alliage d´idéalisme, de compassion et de pensée unique, ne correspond plus à la réalité depuis longtemps. Le makhzen dont il essaie d’usurper l´essence pour la manipuler, constitue l´expression génuine du peuple marocain, habité par une histoire polyédrique et une identité plurielle.
Ce cliché pétrifié en noir et blanc figeant le royaume dans l´immobilisme veut traîner la saignée de la question du Sahara sine die. Il est fort probable que les intérêts et les temps géopolitiques ne correspondent pas aux besoins de la région et de ses populations. Mais pour nous, quarante ans sont plus que suffisants pour que l’on cherche ensemble une solution consensuelle.
L’ONU est fondamentale pour la médiation. Cependant la vraie responsabilité concerne les acteurs du conflit. L´Algérie doit agir comme le grand pays qu´elle est, travaillant pour l’intégration maghrébine avec ses voisins. Nos frères du Polisario sont appelés à une indépendance totale de la tutelle algérienne. Elle est indispensable pour la sauvegarde de la dignité de nos familles entassées en Algérie et ravagées par une nature hostile et une situation humanitaire intenable.
Nos valeurs civilisationnelles n’acceptent pas que nos enfants, mères, sœurs, épouses et grands-parents soient transformés en parc thématique, trompant les émotions des visiteurs pour quelques sourires de compassion, quelques photos ou quelques dollars.
La seule vérité révolutionnaire qui nous reste est d’assumer la réalité avec humilité. Il est impossible de concevoir une solution viable en dehors du cadre de l’autonomie. C´est une voie qui assure la cohésion de la population sahraouie d´ici et d’ailleurs, protège et renforce la démocratie au Maghreb et garantit la sécurité de la région.
