Le réseau criminel accusé de vols de pièces de rechange au sein de l’usine Renault de Tanger a été déféré devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Tanger. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 26 novembre, que le procès de plus de 60 individus impliqués dans cette affaire débutera prochainement. Certains accusés sont poursuivis en état de détention préventive et d’autres ont bénéficié de la liberté provisoire, avec toutefois l’obligation d’être présents aux audiences. Ces derniers seront entendus en tant que témoins assistés après avoir déclaré aux enquêteurs qu’ils ne faisaient qu’appliquer les instructions de leurs supérieurs au sein de l’usine Renault.
Il faut rappeler que, durant l'enquête, la BNPJ avait auditionné tous les employés qui travaillaient sous les ordres de certains cadres et services après la confirmation de leur implication dans le commerce illégal des équipements de voitures. Les investigations se sont étendues à des directeurs français, suite à la découverte de quelques indices qui auraient pu les incriminer. Les éléments de la BNPJ avaient alors saisi les téléphones portables des mis en cause, à la recherche de nouvelles preuves pouvant les mener à des complices en dehors de l’usine.
Mais, alors que l’enquête suivait son cours, les éléments de la gendarmerie royale ont, en coordination avec les services de la douane, saisi devant l’entrée de l’usine un camion remorque transportant des pièces de rechange volées. Le chauffeur du camion et son assistant ont été interceptés alors qu’ils s’apprêtaient à quitter l’usine Renault Nissan avec ce chargement. Selon les premiers éléments de l'enquête, le coût des équipements saisis est estimé 2,5 millions de dirhams.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que cette affaire remonte à quelques semaines, quand 26 individus ont été arrêtés après une enquête de la BNPJ, suite à l’enregistrement de plusieurs vols dans l’usine Renault de Tanger. Les investigations ont permis, au début, d’interpeller six individus qui travaillaient dans cette usine. Ils ont été placés en garde de vue sous la supervision du parquet compétent. L’enquête préliminaire s’est concentrée sur les circonstances des vols commis, ainsi que sur leurs relations et les identités des individus qui entretenaient ce trafic.
L’enquête a démontré qu’il s’agissait d’un réseau criminel dont les ramifications s'étendaient à plusieurs villes où s’activaient leurs complices. Il s’agit de commerçants, et plus particulièrement de propriétaires de magasins de pièces de rechange, qui achetaient les objets volés à des prix dérisoires.