Vidéo-Docu360. Des animaux errants victimes de prédateurs sexuels

Le360

Le 10/10/2020 à 11h00

VidéoLa zoophilie est une pratique répandue dans les campagnes, mais aussi dans les villes marocaines. Nos reporters lèvent le voile sur cette déviance sexuelle qui n'est ni punie par la loi, ni prise en charge en tant que maladie mentale.

Révoltantes, écœurantes… Les images recueillies par les reporters de Le360 ont de quoi choquer Brigitte Bardot et sa fondation, de même que toute autre association défendant la cause animale. Elles rendent compte d’une pratique exécrable: la zoophilie.

«Le phénomène n’est plus circonscrit dans les campagnes marocaines, où il a été longtemps pratique courante, mais il est également observé dans nos villes», s’alarme Hind Moustaghfir. Active depuis 20 ans dans le domaine de la protection des animaux dans le Royaume, elle a fondé en 2014 l’association «Comme chiens et chats». Son refuge recueille chaque mois des dizaines d’animaux qui ont subi des sévices sexuels de la part d’humains.

Alors des histoires de zoophilie, Hind en a un paquet à raconter. «On a retrouvé un chiot dans la ville verte de Bouskoura victime d'un viol humain, ce qui lui a causé une fracture au niveau des pattes arrière. Un frustré à Sidi Rahal élevait une vingtaine de chats pour les violer, quitte à provoquer leur mort», énumère-t-elle. 

Mais ce qui la révolte par-dessus tout, c’est l’impunité des zoophiles qui trouvent dans les animaux errants des proies faciles. «Quand on retrouve des animaux ayant subi une agression sexuelle, le vétérinaire conclut souvent qu’il s’agit de viol humain, explique Hind Moustaghfir. On dépose alors une plainte contre X, car on ne connaît pas le coupable. Mais même lorsqu'on est en mesure de l’identifier, on ne peut rien contre lui, car il faut le prendre en flagrant délit.»

L’absence d’arsenal législatif protégeant les animaux révolte également Me Youssef Gharib, du barreau de Casablanca. «L'article 603 du Code pénal ne punit que les agressions sur les animaux appartenant à autrui. Pour les animaux qui n'ont pas de propriétaire, il n'y a aucune disposition qui les protège», explique le juriste. Et de s’insurger, «même dans les quelques affaires qui ont conduit à un verdict, la condamnation ne dépasse pas une amende de 1.200 dirhams». Ahurissant!

L’avocat ajoute que les personnes qui violent des animaux sont de potentiels pédophiles. Il explique que ceux qui ont pris l’habitude d’agresser sexuellement des animaux, sachant ceux-ci incapables de témoigner contre eux, peuvent agresser sexuellement des enfants, estimant pouvoir également les dominer et les empêcher de parler.

L’avocat appelle à réviser le Code pénal en élargissant la notion de droits de l’homme à droits des êtres vivants.

Pour en apprendre davantage, regardez Docu360. Certaines images peuvent s'avérer choquantes. Jeune public s’abstenir.

Par Fatima Zahra El Aouni et Adil Gadrouz
Le 10/10/2020 à 11h00