Transport aérien: voici ce qui va changer pour les passagers en situation de handicap ou à mobilité réduite

Des voyageurs à l'aéroport Mohammed V de Casablanca. (Photo d'illustration)

C’est une petite révolution qui a lieu dans le transport aérien pour les passagers en situation de handicap ou à mobilité réduite. Un nouveau décret, signé par Aziz Akhannouch, fixe désormais les obligations des compagnies comme des aéroports.

Le 13/06/2023 à 16h38

«Préserver la dignité des passagers en situation de handicap ou à mobilité réduite». C’est le fil conducteur de ce décret signé par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, et publié au Bulletin officiel du 25 mai (version arabe). Le texte concerne tout passager souffrant d’un handicap ou à mobilité réduite (PMR) qui voyage par avion depuis le Maroc, y arrive ou qui s’y trouve en transit.

En règle absolue, aucun transporteur n’a le droit de refuser d’embarquer un passager handicapé ou à mobilité réduite, sauf dans de rares cas: quand son état de santé pourrait représenter un danger pour lui ou pour les autres passagers en voyageant par avion (il pourra attester du contraire grâce à un certificat médical), dans le cas où son état de santé nécessiterait la présence d’un accompagnateur qui fait défaut et, enfin, dans le cas où l’architecture de l’avion ne permettrait pas de transporter cette catégorie de passagers.

De la réservation à l’embarquement

Les transporteurs aériens ou leurs prestataires de service sont d’abord dans l’obligation de faciliter la tâche aux passagers handicapés ou PMR lors de la réservation en ligne, en leur réservant des moyens de communication adaptés (visuels, sonores…).

Le transporteur ou son prestataire de service sont également tenus d’informer les autorités des aéroports de départ, d’arrivée ou de transit de la réservation d’un passager handicapé ou PMR, et ce 36 heures avant le voyage aller et 48 heures pour un voyage retour.

Aux aéroports, stipule ce décret, cette catégorie de passagers doit être prise en charge de bout en bout: avoir la priorité lors de l’enregistrement, à l’embarquement, au débarquement et à la récupération des bagages.

Une liste d’obligations

À bord, tout passager en situation de handicap ou à mobilité réduite doit bénéficier de sièges adaptés à ses besoins et être assis à côté de son accompagnateur, le cas échéant. Il doit aussi pouvoir bénéficier pleinement des équipements nécessaires à sa mobilité comme les fauteuils roulants.

À bord également, cette catégorie de passagers doit avoir droit à toute l’aide possible, y compris pour se faire accompagner aux toilettes. Quant au cas des personnes malvoyantes se déplaçant avec un chien, ils auront le droit de l’embarquer avec elles lorsque le transporteur le permet.

Toutes ces prestations, à bord de l’avion comme au sol, ne doivent pas impliquer de frais supplémentaires, stipule le décret du chef de gouvernement. Et l’assistance aux passagers handicapés ou PMR ne doit s’arrêter que lorsqu’ils sont remis entre de bonnes mains, dans le cas où ils ne seraient pas accompagnés.

Le défi de la formation des collaborateurs

Le décret de Aziz Akhannouch insiste sur la formation des équipages des avions et des staffs des aéroports pour la prise en charge des passagers handicapés ou PMR. Ces personnels devront, en plus, suivre des sessions de formation continue.

Pour résoudre les litiges pouvant résoudre de la non-application de ce décret, les passagers s’estimant lésés ont le droit de saisir les responsables du transporteur aérien ou les autorités de l’aéroport. Les plaintes sont également possibles auprès de l’autorité chargée de l’aviation civile relevant du ministère du Transport et de la Logistique.

Par Mohammed Boudarham
Le 13/06/2023 à 16h38