Terrorisme. À Boukhnouz, sur le site où ont été découverts des ossements humains

Dans cette demeure en ruines, les services de sécurité avaient découvert des restes d'ossements humains liés à un crime terroriste commis en 2009.

Dans cette demeure en ruines, les services de sécurité avaient découvert des restes d'ossements humains liés à un crime terroriste commis en 2009. . Mohammed Chellay / Le360

Le 02/01/2023 à 14h12

VidéoLe 28 décembre 2022, un communiqué conjoint de la DGSN et de la DGST a annoncé la découverte d’ossements humains dans la localité dite Boukhnouz aux environs de la ville d’El Aroui, dans la province de Nador.

Le 28 décembre 2022, un communiqué conjoint de la DGSN-DGST annonçait la découverte de restes d'ossements humains dans la localité dite Boukhnouz aux environs d'El Aroui dans la province de Nador.

Selon la même source, il s’agit de «restes d’ossements humains suspectés d’être liés à un homicide volontaire commis en 1999». «La localisation du lieu d'enterrement de ces ossements humains intervient dans le cadre de l’enquête judiciaire qui a été menée par la BNPJ suite à des soupçons en rapport avec un homicide volontaire dont a été victime une personne disparue en 1999 dans des circonstances suspectes et liées à des motifs criminels extrémistes», poursuit la même source.

Pour en savoir plus, le correspondant régional du média Le360 s’est rendu sur place, accompagné d’un guide qui connaît bien les lieux.

Selon les premiers éléments de l’enquête toujours en cours, l’un des présumés suspects a été arrêté en 2003 avant d’être relâché en 2008. Des habitants auxquels nous avons parlé à Boukhnouz attestent que des éléments extrémistes avaient séjourné à l’époque dans cette localité. «Ils étaient très réservés et ne saluaient même pas les habitants», témoigne un berger interrogé par Le360.

En attendant les conclusions de l’enquête, rappelons que cette région avait servi de zone de repli pour au moins une cellule terroriste dirigée par Abdelwahhab Rabi’e, alias Rebbaâ. Cette cellule, dite «cellule de Meknès», a été démantelée en 2003 et compte à son actif un homicide macabre.

Ahmed Slimani, membre dirigeant de cette cellule, avait fait le voyage entre Meknès et Nador avec un jeune rédacteur judiciaire qui rejoignait son poste dans l’Oriental.

Ahmed Slimani avait invité le jeune fonctionnaire à passer la nuit au lieu de prendre une chambre d’hôtel. Après le dîner et la prière d'Al Ichaa, le jeune homme avait été assassiné par strangulation, découpé et son corps avait été disséminé à travers divers lieux aux environs de Nador.

Pour leurs méfaits, Abdelwahhab Rabi’e et Ahmed Slimani ont été condamnés à la peine capitale. Fin 2021, le premier s’est suicidé à l’aide d’un drap dans la prison Toulal II.

Par Mohammed Chellay
Le 02/01/2023 à 14h12