La culture des pastèques rouges sera interdite dès cette année dans la région de Tata. L’annonce a été faite par le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka, lors d’une rencontre-débat organisée à l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication (ISIC) à Rabat.
La décision du gouvernement s’inscrit dans le cadre des mesures prises afin de rationaliser l’utilisation de l’eau dans le secteur de l’agriculture pendant une saison de sécheresse et de pénurie d’eau. Cependant, la mise en application de cette décision pénalisera les agriculteurs de la région qui ont déjà investi cette année dans le secteur. Ces derniers sont d’ailleurs montés au créneau pour exprimer leur colère lors d’une rencontre organisée à la Chambre d’Agriculture Souss-Massa, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 10 mars.
«Est-ce que nous allons faire pâturer nos vaches, nos chèvres et nos troupeaux dans ce que nous avons déjà semé», s'interrogeaient des agriculteurs lors de cette rencontre. De même, indiquent les sources du quotidien, ils ont soulevé des questions sur le choix de leur région, alors que d’autres, qui souffrent beaucoup plus de pénurie d’eau, ont été exceptées.
Dans une déclaration au quotidien, un agriculteur, qui n’a pas caché son étonnement par rapport à cette mesure prise dans l’immédiat, a accusé le lobby de la culture des pastèques dans d’autres régions d’être à l’origine de cette décision. Puisque, a-t-il expliqué, «les pastèques de Tata, réputées par leur qualité et leur goût, concurrencent fortement celles des autres régions». L’allusion est faite notamment à la région de Zagora où des sources ont indiqué au quotidien que «les agriculteurs avaient déjà assuré le rationnement de la culture des pastèques rouges et la rationalisation de l’utilisation de l’eau».
Par contre, poursuit le quotidien, dans la région de Tata, les agriculteurs recourent à des puits anarchiques, qui sont creusés parfois pendant la nuit, pour irriguer leurs cultures, ce qui a eu un impact sur la nappe phréatique qui a été surexploitée. Et d’ajouter que les autorités compétentes ont mené une large campagne pour interdire ces puits qui se multiplient de façon anarchique dans la région. Cette campagne a été soutenue par la population locale et les différentes composantes de la société civile qui considèrent que «chaque pastèque semée à Tata est une bombe qui menace la sécurité de l’eau et la paix sociale».