Souveraineté vaccinale: vers la transformation du Centre de sérums et vaccins en société anonyme

Un agent de santé marocain prépare une dose du vaccin Pfizer-BioNTech dans un centre de vaccination Covid-19, dans la ville de Salé, le 5 octobre 2021.

Un agent de santé marocain prépare une dose du vaccin Pfizer-BioNTech dans un centre de vaccination Covid-19, dans la ville de Salé, le 5 octobre 2021. . FADEL SENNA / AFP

Un appel d’offres a été lancé pour la réalisation d’une mission d’expertise et de conseil juridique, financier et organisationnel dans le cadre de la réforme du Centre de sérums et vaccins, relevant de l’Institut Pasteur du Maroc. Il s'inscrit dans la vision du Maroc de renforcer sa souveraineté vaccinale.

Le 13/09/2022 à 18h30

Cet appel d’offres, lancé par l’Institut Pasteur du Maroc, sous la tutelle du ministère de la Santé et de la Protection sociale, porte sur la réalisation d’une mission d’expertise et de conseil juridique, financier et organisationnel, dans le cadre de la réforme du Centre de sérums et vaccins. L’estimation des coûts du marché se chiffre à 2 millions de dirhams, et le délai global d'exécution du marché est fixé à cinq mois. L’ouverture des plis doit avoir lieu le 5 octobre prochain.

Cette mission a pour objet d’apporter des conseils, d’accompagner la direction du Centre de sérums et vaccins dans la conduite du chantier de diagnostic et de mettre à niveau et en œuvre sa transformation en une société anonyme.

Le consultant sélectionné aura ainsi à examiner et étudier le cadre institutionnel régissant actuellement le Centre des sérums et vaccins (IPM), et à réaliser le diagnostic général interne et externe afin d’évaluer la faisabilité de la transformation en société anonyme.

Il sera aussi tenu d'élaborer une feuille de route détaillée et un plan d’action précis incluant le calendrier d’exécution du projet de transformation, d’assister à la mise à niveau de l’Institut avant sa transformation et d’accompagner l’Institut dans la conduite du changement.

PPP: un appel d’offres lancé pour une mission d’accompagnement et d’assistance pour la réalisation du projet de fabrication locale de vaccins

En août dernier, l’Institut Pasteur a lancé un autre appel d’offres, ayant pour objectif de mener une mission d’accompagnement et d’assistance pour la réalisation du projet de fabrication locale de vaccins et produits bio-thérapeutiques au Maroc, dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé (PPP). L’enveloppe allouée à ce projet est de 9,6 millions de dirhams.

Cette étude a pour objectif de mettre à jour des besoins de l’Institut Pasteur du Maroc, notamment en contribuant à la finalisation de la stratégie industrielle et commerciale, en détaillant la typologie des produits-cibles en fonction des ventes et marchés potentiels et des tendances pharmaceutiques actuelles et les volumes de fabrication. Il est aussi question, entre autres, de mettre à jour des besoins de fabrication et de définir les procédés de fabrication, de formulation et de conditionnement. 

Ces appels d’offres lancés s'inscrivent notamment dans le cadre de l’ambition du Maroc de renforcer sa souveraineté vaccinale. Autres objectifs affichés: positionner le Royaume en tant que hub biotechnologique incontournable en Afrique et dans le monde, à même d’assurer les besoins sanitaires du continent à court et à long terme, en y intégrant la recherche pharmaceutique, le développement clinique, la fabrication et la commercialisation de produits biopharmaceutiques de grande nécessité.

Le Maroc prend un tournant vers la souveraineté vaccinale

Le Maroc, rappelons-le, importe ses besoins en vaccins et médicaments immunologiques. Il s’agit principalement de sérums (sérum antitétanique, sérum antirabique …), de vaccins (vaccins du programme national d’immunisation, BCG vaccin, DT, rage) et de produits biologiques (BCG vivant, tuberculine) qui représentent un grand enjeu de santé publique.

La raréfaction des fournisseurs de ces produits à l’échelle internationale expose constamment le Royaume à des risques de pénurie et de ruptures de stock. Cette dépendance totale vis-à-vis de l'importation de ces produits est de fait un important facteur de vulnérabilité et constitue une menace à la sécurité sanitaire nationale, d’où cette nécessité de basculer vers un système de production nationale.

Par Hajar Kharroubi
Le 13/09/2022 à 18h30