Sextape: Un parlementaire pris au piège

Les éléments de la Sûreté nationale ont mis fin dernièrement aux agissements d’une bande d’escrocs doublés de maîtres-chanteurs. Ce réseau filmait des personnalités dans des situations compromettantes et les faisait chanter. La dernière victime de cette bande est Adil Tchikito, jeune parlementaire istiqlalien de Témara. Et Akhbar Al Yaoum de rapporter, en Une de son édition du 12 décembre courant, que le député avait vécu un enfer au cours des dix derniers jours précédant l'arrestation des malfrats.

Strip-tease en ligneTout commence lorsqu’il fait la connaissance sur internet d’une certaine Ihssan Ben Ahmed, une supposée jeune libyenne. Après avoir conversé, pour commencer, sur Facebook, les deux jeunes gens ont opté pour Skype qui permet la visiophonie. Au départ, les discussions ont porté sur des sujets d’actualité comme la situation en Libye, le Printemps arabe, les pays voisins, avant de prendre une tournure plus hot. En effet, la jeune «libyenne» a commencé à se dévêtir devant son interlocuteur en essayant de le séduire, et le député s’est laissé prendre au jeu au point de se masturber devant sa caméra. Mal lui en a pris, car il s’est fait enregistrer à son insu par un membre de la bande, sans se douter que la jeune femme qui se trémoussait devant sa caméra n’était en fait qu’une actrice de films pornographiques et que son véritable interlocuteur était en réalité un homme.

Le prix du silenceFort de cet enregistrement, l’un des membres de la bande a commencé à menacer sa victime de tout publier sur les réseaux sociaux, à moins d'une compensation en espèces. En tout, Adil Tchikito enverra via un bureau de transfert près de 30.000 DH. Pour prouver le sérieux de leur menace, les escrocs ont mis un extrait de la vidéo sur un site pour adultes et envoyé le lien à leur proie. La vidéo en question portait le titre «Scandale! Un Marocain se masturbe sur Skype». Les maîtres-chanteurs ont aussi piraté ses photos sur Facebook.

Le début de la finMardi dernier, Adil Tchikito a envoyé 3.000 DH à ces harceleurs via Wafa cash, mais la bande a exigé les 30.000 DH convenus au préalable. Sachant qu’il mettait le doigt dans un engrenage fatal, Adil Tchikito a fini par déballer toute l’affaire devant le Procureur. Cependant, la police a eu du mal à localiser les auteurs du chantage qui maîtrisent bien les nouvelles technologies. Grâce à la CIN présentée pour retirer le transfert d'argent à Oued Zem, la police a alpagué le cerveau du réseau, un jeune homme de 17 ans. Incarcérés, les membres de la bande ont livré les noms de deux autres complices, actuellement recherchés.