Cette mission d’information, ou mission exploratoire, est présidée par Rachid Hammouni, député et président du groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS, Opposition). Elle a auditionné toutes les parties concernées, en l’occurrence les étudiants d’une part, et Abdelatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, de l’autre.
Dans son rapport, la mission parlementaire explique que le Maroc abrite 23 cités universitaires, dont 21 sont dotées de restaurants pour les étudiants, relevant que le prix des repas, en l’occurrence le déjeuner et le dîner, n’a pas changé depuis des décennies, se limitant toujours à 1,40 dirham.
Le document explique que le coût réel d’un repas servi dans les campus varie entre 24 et 27 dirhams, la différence étant supportée par l’État à travers l’Office national des oeuvres sociales universitaires. Depuis 2017, la donne a un peu changé, avec l’entrée de prestataires privés de la restauration collective dans les restaurants universitaires.
Lire aussi : Enseignement supérieur: l’Université agonise
Pour l’année universitaire en cours, les restaurants vont servir près de 15 millions de repas, soit, en moyenne, quelque 5.000 repas pour chaque restaurant universitaire, contre 13 millions l’année dernière. Il est à préciser que les bénéficiaires de ces repas ne sont pas les seuls résidents des cités universitaires, puisque les restaurants sont ouverts à tous les étudiants.
Le rapport souligne également que les étudiants se plaignent aussi bien de la quantité que de la qualité des repas qui leur sont servis, citant notamment le «recours au bicarbonate de soude dans leur préparation», matière qui, affirment-ils, provoque chez eux «de la fatigue et des difficultés de concentration». Ils émettent également d’autres critiques, comme la fermeture des restaurants universitaires dès le déjeuner du samedi, pour ne rouvrir que le lundi, et idem pour les jours fériés.
Le «recyclage», en attendant des jours meilleurs
Dans leurs témoignages, les étudiants affirment que la situation s’est dégradée par rapport à l’année précédente, avec l’arrivée des prestataires privés. En réponse aux députés, le directeur de l’Office des oeuvres sociales universitaire a promis un raffermissement du contrôle de la qualité, en faisant appel à des collaborateurs formés à cette fin et à la collaboration du ministère de la Santé.
Lire aussi : Enseignement supérieur: les chiffres alarmants de l'université
En attendant une amélioration de la situation, plusieurs étudiants affirment «recycler» les repas qui leur sont servis en les recuisinant à leur goût. En attendant aussi, ils demandent que les prestataires privés affichent le menu du jour, comme l’obligation leur en est faite dans le cahier des charges.
Pour leur part, les députés font remarquer que les prestataires de la restauration dans les cités universitaires doivent faire un effort en ce qui concerne la quantité. Ils relèvent par exemple que les étudiants ont généralement droit à moins de 60 grammes de viande par repas, une quantité minimale que les prestataires ont là aussi l’obligation contractuelle de leur servir. Ils ont également observé une absence presque totale du contrôle sanitaire des aliments, affirmant que les responsables de ce contrôle ne font que signer des papiers sans contrôle effectif.
Le rapport de la mission d’information parlementaire fera l’objet d’un examen et de débats plus approfondis au sein de la commission permanente de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants.