Des rumeurs faisant état d’instructions adressées aux délégations du ministère de la Santé dans la région Casablanca-Settat, en vue d’étendre les horaires de travail au sein des centres hospitaliers, ont provoqué l’indignation des syndicats. Ces derniers ont vivement rejeté une mesure qui imposerait aux fonctionnaires un service de 8h30 à 20h, y compris les week-ends.
Le Syndicat indépendant des médecins du secteur public s’est dit stupéfait par l’établissement arbitraire de listes de permanence, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 6 octobre. Il conteste fermement cette décision, qui soulève à ses yeux de multiples interrogations, au premier rang desquelles son cadre légal.
Le syndicat argue que l’horaire, régi par la loi, distingue le service normal du système de garde obligatoire, sans que cette nouvelle disposition ne s’inscrive dans l’un ou l’autre. Il s’interroge également sur l’auteur d’une telle mesure et sur la nature du «panier de soins» qui serait dispensé aux usagers durant ces périodes. Des prestations qui, si elles sont limitées, risqueraient de générer des tensions avec la population et nécessiteraient pourtant la mobilisation de l’ensemble du personnel.
Enfin, les médecins pointent la difficulté de gérer les centres après une telle garde avec des effectifs réduits, soulignant que toute personne assujettie à un service le week-end doit ensuite bénéficier d’un repos légal.
Pour sa part, le bureau régional du syndicat national affilié à la Fédération démocratique du Travail a exprimé son rejet de «toute décision imposée d’en haut, ignorant les cadres de santé, pourtant partenaires sociaux par excellence». Il tempère toutefois ses propos en précisant qu’il ne s’agirait, à ce stade, que d’une simple proposition préliminaire, émise lors de réunions administratives et n’ayant reçu ni adoption ni validation de la part du ministère de tutelle. La direction régionale ayant elle-même indiqué qu’aucune décision sur ce sujet ne saurait être entérinée sans la consultation préalable des partenaires sociaux, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
Le bureau national du syndicat national de la santé, affilié à la Confédération démocratique du Travail, a abondé dans ce sens. Il affirme que les délégations ministérielles concernées ont bel et bien «reçu des instructions pour établir des listes obligatoires de garde». Il précise que le directeur régional de la santé a organisé une réunion avec les délégués et les directeurs d’hôpitaux pour leur communiquer les directives émanant du wali de la région.
Plus encore, il est rapporté que la déléguée de la préfecture d’Anfa s’est empressée de constituer une liste, tandis que d’autres enjoignaient les fonctionnaires à tenir des réunions sur le sujet.








