Ramid: "La manifestation des magistrats en robe est intolérable"

Mustapha Ramid, ministre de la Justice.

Mustapha Ramid, ministre de la Justice. . Brahim Taougar - Le360

Pour le ministre de la Justice, la manifestation que compte organiser, samedi prochain à Rabat, le Club des magistrats est inacceptable.

Le 05/02/2014 à 19h31

"La manifestation de magistrats, vêtus de leur robe de fonction, que compte organiser, samedi prochain, à Rabat le Club des magistrats n'est pas légalement tolérable. Nous refusons ce genre de protestation de juges en tenue de magistrat", a déclaré, mercredi, le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, lors d'une conférence de presse. "L'ensemble des magistrats du Maroc consultés par le ministère ont exprimé unanimement leur opposition à ce genre de comportement qui porte atteinte à leur dignité, à leur profession, à leur crédibilité. La robe d'un magistrat symbolise l'autorité, la justice et la compétence", a souligné Ramid. "La liberté d'expression doit se soumettre au respect de la loi", ajoute-t-il.

"Nous conseillons à ces magistrats de ne pas manifester en robe. Ils doivent respecter cette tenue. C'est le point de vue du ministère. Si cette exigence n'est pas respectée, il existe une souveraineté de la loi qui est au-dessus de tous", a martelé le ministre. Ramid a indiqué que le club des magistrats justifie la tenue de son rassemblement au motif que le ministère a tranché sur deux projets de loi, à savoir celui de la loi organique relative au Conseil supérieur de l'autorité judiciaire et celui du statut des magistrats.

"C'est faux, ce ne sont encore que des avants projets. Le dialogue est encore ouvert pour recevoir ses propositions et dialoguer. Mais ce club refuse d'élever le débat", a souligné le ministre rappelant que la Constitution stipule que le roi est le garant de l'indépendance de la justice et le président de l'Autorité judiciaire". Selon toujours Ramid, les magistrats protestataires refusent le dialogue. "Ce comportement radical de cette association est purement électoral. Elle hausse le ton en préparant le terrain des élections liées à la constitution des différents corps de la magistrature", a conclu Ramid. Et de rappeler qu'un "juge débutant va toucher 14.000 dirhams au début de sa carrière" selon la récente augmentation décidée par le souverain.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 05/02/2014 à 19h31