Rabat: les «enveloppes» de Khalijis font tomber un haut gradé de la police

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Revue de presseKiosque360. Sur ordre du patron de la DGSN, Abdellatif Hammouchi, l’Inspection générale de la sûreté nationale a ouvert une enquête sur un officier de police. Il est fortement soupçonné d’avoir indûment reçu, à Rabat, des sommes d’argent de la part de personnalités de pays du Golfe.

Le 10/01/2018 à 23h26

Dans les quartiers de Hay Nahda et Souissi, à Rabat, un officier de police, commandant en fonction dans la capitale, rendait régulièrement visite à des personnalités originaires de pays du Golfe. Informée de ses fréquentations louches, l’Inspection générale de la sûreté nationale a ouvert une enquête sur cet officier soupçonné de recevoir indûment des sommes d’argent lors de ses visites chez les dites personnalités khalijies.

Selon le quotidien Assabah de ce jeudi 11 janvier, plusieurs rapports concordants sur les agissements douteux de cet officier de police ont été directement adressés à Abdellatif Hammouchi, Directeur général de la sûreté nationale. Ces rapports s’accordent pour rapporter que ledit officier venait régulièrement chez des personnalités khalijies dans leur lieu de résidence, en leur faisant croire qu’il veillait personnellement sur leur sécurité et leur tranquillité. Il leur aurait aussi livré son numéro de téléphone pour le contacter à tout moment, en cas de besoin.

Hammouchi a ainsi demandé aux services compétents de la police d’ouvrir immédiatement une enquête pour faire toute la lumière sur ce scandale. Des procès-verbaux auraient déjà été dressés, affirme Assabah, par les enquêteurs de l’Inspection générale de la sûreté nationale. En attendant la sanction qui sera prononcée dans les prochains jours, l’officier aurait nié avoir reçu de l’argent et justifié ses fréquentations louches par le fait qu’il avait l’habitude de donner son numéro de téléphone aux grandes personnalités, nationales et étrangères, pour leur permettre de le contacter en cas de problèmes urgents de sécurité. Or, une telle pratique va totalement à l’encontre de la nouvelle stratégie de moralisation du corps de la police, mise en œuvre depuis deux années déjà par la DGSN qui comptait bien rompre avec les pratiques malsaines discréditant le corps de la police.

C’est d’ailleurs dans le cadre de cette stratégie de moralisation que quelque 5.400 mesures disciplinaires ont été prises, en 2017, contre des éléments de la police. Par la même occasion, et pas plus tard que mardi dernier, la DGSN a versé d’importantes sommes d’argent à deux policiers travaillant à Tan Tan, pour les récompenser de leur refus de recevoir du bakchich et de leur fermeté quant à l’application stricte de la loi.

Par Mohammed Ould Boah
Le 10/01/2018 à 23h26