Dans la commune rurale de Brikcha, à Ouezzane, l’heure était tardive lorsque la terre a tremblé. Khalid et son épouse étaient encore éveillés, lundi soir à 23h48, absorbés par l’écran de leur téléphone, quand ils ont ressenti une légère secousse.
«Il y a du contreplaqué de bois dans notre chambre, je l’ai senti bouger. La clé de la porte oscillait aussi», se souvient-il, d’abord incrédule. Pensant à une souris, il n’a pas prêté attention, jusqu’à ce que son épouse lui lance avec inquiétude: «C’est une secousse!» En un instant, l’adrénaline monte. «Ma femme m’a rappelé de prononcer la Chahada», confie-t-il. En panique, le couple a quitté précipitamment son logis, comme la plupart des habitants du douar.
Mohammed, lui, dormait profondément quand son lit s’est mis à trembler. «J’ai entendu les voisins crier que c’était un séisme», raconte-t-il. Pris d’un réflexe instinctif, il s’est levé en urgence et s’est précipité dehors. «Nous sommes restés un moment dehors, puis tout est revenu à la normale.»
Si la secousse n’a duré que quelques secondes, elle a marqué les plus jeunes. Zineb, élève dans une école de la région, témoigne: «Nous avons eu très peur, mais hamdoullah, plus de peur que de mal.» Le lendemain matin, l’école a rouvert ses portes normalement. «Tout le monde est venu, il n’y a pas eu d’absences», confirme Adam.
Retour à la normale, mais la peur demeure
Jamal, un autre habitant, affirme n’avoir rien ressenti. «Mais ma fille a senti les secousses. Elle est venue m’alerter, et on est tous sortis.» Du côté des commerçants, le bilan est sans appel: aucune perte matérielle. Ismaïl, épicier à Ouezzane, se veut rassurant: «La secousse n’a même pas duré cinq secondes. On s’est inquiétés sur le moment, mais la vie a repris son cours comme si de rien n’était.»
Si le séisme n’a causé aucun dégât, il a néanmoins ravivé des craintes profondes chez les habitants. Beaucoup restent sur le qui-vive, redoutant un éventuel nouvel épisode sismique. «Nous essayons de ne pas y penser, mais c’est dans un coin de notre tête», admet Fatima Zahra... Décidément, c’est une nuit qu’Ouezzane ne risque pas d’oublier de sitôt.
La vie a repris son cours dans la commune rurale de Brikcha, à Ouezzane. (S.Kadry/Le360). سعيد قدري