Les méduses sont d’attaque sur les plages nationales. En cette période estivale, les taxons gélatineux, de leur nom scientifique, sont nombreux dans plusieurs sites en mer Méditerranée. Selon des scientifiques de l’Institut national de la recherche halieutique (INRH) dans la zone nord, les méduses sont de sortie dans les plages de Oued Laou, Martil et M’diq.
Il s’agit de la déferlante urticante Pelagia noctiluca ou piqueur-mauve (Pélagie). Cette dernière s’est manifestée subitement dans la zone sous forme d’individus solitaires flottants à la surface de l’eau, rapporte Idrissi Honaida Farah, chercheur à l'INRH de Casablanca.
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Ce retour des méduses est un phénomène saisonnier. Il se répète chaque année tout au long des plages de la Méditerranée en période estivale.
Sur nos côtes marocaines, ces apparitions remontent au XXe siècle, tout particulièrement durant l'été, d'après Idrissi Honaida Farah.
«Les méduses sont des espèces associées aux changements observés dans le milieu marin. Notre souci est l’accélération du phénomène de la réapparition avec une abondance frappante et déroutante. Avant, le cycle était lent (12 ans) comme l’indiquent les modèles connus, mais aujourd'hui sa durée s'est réduite à 3 ans. Ces périodes ont donc tendance à devenir plus courtes et plus fréquentes», ajoute la biologiste Idrissi Honaida Farah.
Historiquement, les plages de la côte atlantique se heurtent au même phénomène avec l’invasion signalée de certaines créatures, parmi lesquelles on peut citer: les physalies, les rhizostomes ou les salpes, apparues sur les principales plages.
Récemment, le 4 mai 2017, à la plage de Sidi Abed, commune Harhoura, Physalia physalis, une espèce très dangereuse et irritante, connue sous son nom local, «Al Afia», a touché un adolescent âgé de 14 ans au visage. Cet incident a nécessité une intervention du médecin dermatologue car l’irritation avait provoqué une allergie épidermique.
Pour se défendre, elle active ses tentacules et peut donc toucher les baigneurs. «Il faut bien observer avant de se jeter dans l’eau», prévient Idrissi Farah Hounaida Idrissi.
Les piqûres de méduses n'ont pas toutes la même gravité et, sur nos côtes, elles provoquent de simples démangeaisons ou une ulcération profonde au niveau des membres inférieurs et supérieurs.
Aujourd’hui et jusqu'à nouvel ordre, aucune espèce mortelle de méduses n’est répertoriée au Maroc. Chironex fleckeri ou méduse- boîte existe dans d’autres contrées, en Australie et au sud-est de l’Asie.
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Chironex fleckeri, ou méduse-boite, une espèce mortellen qui n'existe pas au Maroc
Les méduses se multiplient à cause des changements climatiques, le réchauffement et le dysfonctionnement au niveau des écosystèmes. La conséquence de la surpêche et le changement d’hydrologie y sont également pour beaucoup. Etant donné que les prédateurs sont moins nombreux en mer à cause de la surpêche et de la rareté de la ressource, les méduses sont donc de plus en plus nombreuses. Le thon rouge et les tortues sont les principaux prédateurs des méduses, or le thon rouge est surexploité et les tortues n’ont pas de zones de pontes au Maroc.
Au Maroc actuellement, il n’y a aucun mécanisme pour lutter contre les méduses aussi bien dans l’Atlantique qu’en méditerranée.
Par ailleurs, sur nos plages, et contrairement à d’autres pays comme l'Espagne, il n'y pas de météo de méduses et pas d’interdiction de baignade, encore moins la présence de filets anti-méduses. Les baigneurs doivent donc faire attention. D’abord, éviter de plonger la tête la première et bien observer l’eau avant de se jeter.
En cas de piqure de méduses, il est très important d’enlever les tentacules à l’aide de gants ou d’un carton. Il ne faut jamais toucher la zone touchée par les méduses à la main sans se protéger.
Ensuite, une autre mesure à prendre d'urgence: laver la blessure à l’eau de mer et veiller à n’utiliser aucun liquide agressif, ni salive, ni vinaigre, ni urine, ni même de l’eau douce. En cas de douleur persistante ou de malaise, il est indiqué de consulter un médecin au plus vite.