Si vous comptez passer prochainement l’examen d’obtention du permis de conduire, ne soyez pas surpris de constater des changements majeurs dans le questionnaire soumis à l’épreuve théorique. Initialement prévue pour le 18 mars, cette réforme sera opérationnelle à partir du 25 mars 2024, a annoncé l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), dans un communiqué publié le lundi 4 mars.
Concrètement, la banque de questions passera de 600 à 1.000 questions avec l’introduction de volets relatifs aux changements apportés au Code de la route, notamment les nouvelles infractions routières. Les salles d’examen seront aussi équipées en caméras de surveillance individuelles pour éviter la tricherie. L’utilisation de voitures intelligentes lors des épreuves pratiques est également prévue. «Ces changements visent à améliorer la qualité de la conduite en mettant l’accent sur les règles les plus récentes, avec pour objectif ultime la promotion d’une conduite plus sûre et responsable sur les routes marocaines», indique la NARSA.
Pour faciliter une bonne transition vers le nouveau système d’évaluation, l’agence précise que la date limite pour se présenter au premier examen théorique avec la banque de questions actuelle est fixée au mercredi 13 mars. Le dernier délai du deuxième examen pour les personnes qui ont échoué au premier examen est fixé au mercredi 20 mars.
Un changement pour «préserver la valeur de l’examen théorique»
Le gestionnaire de la sécurité routière annonce également la mise en place d’une nouvelle plateforme d’apprentissage électronique «PERMINOU-NARSA», qui offrira un espace de collaboration entre les auto-écoles, les moniteurs et les conducteurs, avec des supports pédagogiques, des vidéos didactiques et des quizz à la fin de chaque module de formation.
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Le nouveau système informatique sera déployé dans les services régionaux de la NARSA du 21 au 24 mars. L’agence invite les auto-écoles «à faire preuve de responsabilité, à s’engager et à coordonner de manière positive avec les services provinciaux et régionaux de l’agence et à respecter les mesures prises pour gérer cette phase de transition».
Contacté par Le360, Mohamed Amine El Makkawi, président de l’Association marocaine d’éducation et de formation à la sécurité routière, accueille favorablement cette réforme qui, selon lui, vient à son heure. «La majorité des candidats, qui avaient accès aux questions des épreuves théoriques, ne manifestaient aucun intérêt pour les cours distillés lors de la formation et ne faisaient aucun effort pour apprendre et comprendre les dispositions du Code de la route. Ils n’étaient intéressés que par l’obtention du permis de conduire. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité que la NARSA adopte ce nouveau questionnaire pour préserver la valeur de cet examen», explique-t-il.
Toutefois, notre interlocuteur déplore le fait que les auto-écoles n’aient pas eu la possibilité d’organiser un examen blanc pour permettre aux candidats d’effectuer des tests dans les conditions de l’examen et les rassurer. «Malheureusement, l’administration de la sécurité routière nous a ôté ce droit, contrairement à la réforme de 2004 qui nous l’avait octroyé», regrette celui qui est par ailleurs membre de l’Union nationale des associations et propriétaires d’auto-écoles au Maroc, et de l’Observatoire national des auto-écoles et des associations de la sécurité routière au Maroc.
Réforme diversement accueillie chez les candidats
D’après Mohamed Amine El Makkawi, la nouvelle banque de questions comporte 50 vidéos, 500 questions avec des images, et 450 questions variées. Des interrogations qui portent notamment sur l’usage du véhicule, la conduite dans l’agglomération et hors agglomération, ainsi que les infractions, amendes et pénalités.
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Quarante questions seront posées à chaque candidat qui doit valider au moins 32 réponses pour réussir cet examen et effectuer plus tard les épreuves pratiques. Interrogé sur les frais de formation, cet expert de la sécurité routière précise que le montant, toutes taxes comprises, est de 3.550 dirhams.
Et les candidats, comment réagissent-ils à cette réforme? «Certains d’entre eux, qui ont un bon niveau intellectuel, ont accepté ces changements. En revanche, plusieurs apprenants, majoritairement issus de quartiers populaires, et qui souhaitent obtenir le permis pour travailler, s’opposent à cette réforme. Ils estiment que cela va compliquer leur apprentissage, et ils risquent même d’abandonner la formation», constate-t-il.