Logement social: le Fogarim traîne 500 millions de dirhams d’impayés

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Revue de presseKiosque360. Une mission de l’Inspection générale des finances (IGF) planche actuellement sur les nombreux dysfonctionnements du Fonds de garantie immobilière (Fogarim). Dédié au relogement des habitants de bidonvilles et populations à faible revenu, ce produit est marqué par une anarchie totale.

Le 13/05/2018 à 23h45

Le Fogarim, un fonds public de garantie des prêts au logement social dédié aux populations à revenu faible ou non régulier, commence à traîner des boulets après le bon départ et les espoirs qui ont marqué son lancement. En effet, contrairement à son alter ego, le Fogaloge, dédié à la classe moyenne, le Fogarim est actuellement marqué par l'anarchie à plus d’un étage.

C’est ce qui a amené les limiers du ministère de l’Economie et des finances à s’y intéresser. Selon le quotidien Assabah de ce lundi 14 mai, une mission de l’IGF vient d’être envoyée au Fonds Damane Assakane (qui gère le Fogarim et le Fogaloge), suite au signalement de graves dysfonctionnements dans la gestion des crédits au logement social, mais aussi au laxisme au niveau du choix des bénéficiaires. Et ce à un moment où les ministères de l’Habitat, de l’Intérieur et de l’Economie et des finances sont en train de travailler, sous la supervision de la primature, sur un projet de loi visant à remettre de l’ordre dans ce secteur.

Les inspecteurs de l’IGF, selon les sources d’Assabah, auront à faire la lumière sur les raisons de l’accumulation des impayés au niveau de certaines banques associées au Fogarim, qui accusent un retard de paiement des traites culminant actuellement à 500 millions de dirhams. Certaines banques n’auraient pas bien évalué les risques d’insolvabilité des bénéficiaires des crédits du logement social, le plus souvent d’anciens habitants de bidonvilles. Ces derniers n’ont pas non plus été informés comme il se doit sur les crédits qui leur ont été accordés, la plupart croyant qu’il s’agit d’une aide directe et gratuite de l’Etat en leur faveur. D’où l’accumulation des impayés qui ont atteint le seuil de l’ingérable.

Par Mohammed Ould Boah
Le 13/05/2018 à 23h45