Placée sous le thème «Le rôle des femmes, leadership et visions durables face au changement climatique», cette conférence a réuni à Rabat, en plus des militantes de l’USFP, des délégations membres de l’Internationale socialiste (IS) venues de divers pays. Les participantes ont abordé une série de thématiques liées au réchauffement climatique, en insistant sur ses conséquences sociales et économiques sur les femmes, particulièrement pour les pays du Sud.
Hanane Rihab, présidente de l’Organisation des femmes de l’USFP, a évoqué les effets dramatiques du changement climatique, citant notamment la sécheresse persistante de six ans, le séisme d’El Haouz, ainsi que les inondations dévastatrices qui ont frappé le Sud du Maroc, causant d’importants dégâts humains et matériels.
Ce débat a également mis en lumière «le rôle central des femmes dans la société et leur contribution essentielle pour relever les défis posés par le changement climatique, tout en envisageant des perspectives d’avenir», a souligné Hanane Rihab. Elle a ajouté que «l’importance de cette rencontre réside dans sa capacité à contextualiser ces enjeux au Maroc, un pays confronté à de sérieux défis environnementaux tels que la raréfaction des ressources en eau et les mutations des pratiques agricoles, plaçant ainsi les femmes, notamment dans les zones rurales, en première ligne face à ces crises».
Le débat a exploré en profondeur les multiples impacts du changement climatique sur les femmes, en mettant en évidence leur vulnérabilité particulière face aux crises environnementales, mais aussi leur potentiel en tant qu’actrices de changement. Les intervenantes ont souligné que les femmes, notamment dans les zones rurales et les pays du Sud, sont souvent les premières à subir les conséquences des perturbations climatiques. Cela inclut des défis tels que la rareté de l’eau, la diminution des rendements agricoles, les déplacements forcés et l’aggravation des inégalités économiques et sociales.
Cependant, loin de les réduire à une position de victimes, les participantes ont insisté sur le rôle essentiel des femmes dans l’élaboration de solutions durables. Elles ont mis en avant des exemples concrets de résilience et d’innovation, où des femmes, grâce à leur savoir-faire local et leur capacité à mobiliser des communautés, jouent un rôle clé dans la gestion des ressources naturelles, l’agriculture durable, et même le développement de technologies vertes adaptées à leurs contextes.
Pour renforcer davantage ce rôle, les intervenantes ont proposé une série de stratégies novatrices. Elles ont plaidé pour la mise en place de programmes de formation et d’éducation ciblés permettant aux femmes d’acquérir des compétences en leadership, en gestion des crises climatiques et en techniques de résilience environnementale. Ces initiatives doivent être accompagnées d’un soutien financier et logistique, tel que l’accès au crédit pour des projets verts menés par des femmes, ou encore des plateformes favorisant l’échange de bonnes pratiques à l’échelle locale et internationale.
Les participantes ont également insisté sur la nécessité d’intégrer une perspective de genre dans les politiques climatiques, en veillant à ce que les femmes participent activement aux prises de décision, de la conception à la mise en œuvre des plans d’action climatique. Elles ont souligné que cette inclusion est non seulement une question d’équité, mais aussi un facteur essentiel pour garantir l’efficacité des réponses aux défis climatiques, étant donné le rôle central des femmes dans leurs communautés.
Ainsi, ce débat a permis de tracer des pistes concrètes pour inscrire les femmes au cœur des efforts de lutte contre le changement climatique, en reconnaissant leur rôle comme moteur d’un avenir plus équitable et plus résilient.