La flambée du cours de l'or, à cause de la guerre en Ukraine, commence à peser sur l'activité des bijoutiers au Maroc

le360

Le 02/03/2022 à 12h46

VidéoLe cours de l'or ne cesse de grimper dans les marchés internationaux, une des conséquences de la guerre en Ukraine. L'actuelle hausse des prix a même provoqué l'arrêt de la fabrication de bijoux dans les ateliers du Royaume.

Parmi les nombreuses conséquences du conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui a débuté jeudi 24 février dernier, la hausse du cours de l’or dans les marchés internationaux, ce qui se répercute dans les bijouteries du Maroc. Mohamed Majid Lahrichi, secrétaire général de la Fédération Marocaine des bijoutiers confirme que le cours de l'or a augmenté au Maroc.

«Il y a à peine un mois, l’or de 18 carats coûtait 400 dirhams le gramme, et là au moment où je vous parle, cela coûte 438 dirhams », détaille-t-il.

Ce bijoutier, qui exerce son métier depuis quarante ans, à l’époque où l’or de 18 carats était coté à 70 dirhams le gramme, rappelle que les soubresauts de l'actualité influencent le prix de l’or.

«A travers l’histoire, l’or a toujours suivi une tendance haussière, et c’est encore le cas aujourd’hui. Le marché de l’or au Maroc est en crise», explique Mohamed Majid Lahrichi qui explique que l’or utilisé au Maroc dans de petits ateliers provient du recyclage et de la contrebande. Aujourd’hui cette ressource ne circule plus dans ce marché. «Depuis près de 15 jours, la matière première est absente du marché, ce qui signifie que les ateliers sont à l’arrêt, les artisans ne travaillent pas…», indique le secrétaire général de la Fédération Marocaine des bijoutiers.

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«Ceux qui vendent la matière première aux artisans qui confectionnent les bijoux préfèrent attendre car ils ne savent pas si les prix vont augmenter ou baisser», précise Mohamed Majid Lahrichi.

Ce bijoutier dont la boutique se trouve dans un des centres commerciaux du Maârif à Casablanca, affirme que ses confrères sont actuellement désemparés. C'est aussi le cas des Marocaines qui ont pour habitude d’acheter des bijoux avec l’argent qu'elles ont épargné de leurs dépenses hebdomadaires.

«Comme vous le voyez, il n’y a pas un chat. Pour l’instant et depuis le déclenchement de la crise ukraino-russe personne n’ose venir vendre son or… Et personnellement, je ne conseille pas aux Marocaines de vendre [leurs bijoux] car si aujourd’hui elles les vendent à 410 dirhams [le gramme], si elle attend un an elle pourra le vendre à 450 dirhams», prévoit Majid Lahrichi.

Après la crise du Covid-19, qui a elle aussi lourdement impacté les prix de l’or au Maroc, voilà que les bijoutiers, habitués à la hausse du prix de l’or dans les marchés internationaux, pâtissent aussi des conséquences de la guerre en Ukraine.

Par Qods Chabaa et Khadija Sabbar
Le 02/03/2022 à 12h46