Matières premières: records pour l'aluminium et le café, l'or grimpe

Sur un panneau, figure une illustration de la monnaie numérique chinoise, près d'un café dans le New Actuation Fintech Center, à Pékin, le 17 février 2022. 

Sur un panneau, figure une illustration de la monnaie numérique chinoise, près d'un café dans le New Actuation Fintech Center, à Pékin, le 17 février 2022.  . Jade GAO / AFP

Le cours de l'aluminium s'est envolé cette semaine, soutenu par le confinement d'une ville productrice en Chine, dans un contexte de chaîne d'approvisionnement déjà perturbée par des mesures environnementales liées aux Jeux olympiques, par le prix de l'énergie et les tensions géopolitiques en Russie.

Le 17/02/2022 à 07h14

La tonne d'aluminium a atteint ce jeudi 3.333 dollars sur le marché londonien des métaux de base (London Metal Exchange, LME), un sommet en près de 14 ans, proche de son record historique de juillet 2008 à 3.380,15 dollars.

La ville chinoise de Baise (dont le nom se prononce «Baille-seu») a été placée en quarantaine après l'apparition de cas de Covid-19, menaçant ainsi le fonctionnement de ses fonderies et affolant les investisseurs.

La Chine est le premier producteur mondial d'aluminium. Baise produit environ 2,2 millions de tonnes d'aluminium par an et assure 80% de la capacité du Guangxi, la région riche en ressources dont elle dépend.

Métal parmi les plus utilisés par diverses industries, de l'aéronautique au BTP en passant par l'agroalimentaire et l'électronique, la production d'aluminium est très gourmande en électricité.

«Le principal problème est le coût de l'électricité qui a explosé, rendant le fonctionnement des fonderies très coûteux», explique Fawad Razaqzada, analyste chez ThinkMarkets. La flambée des prix de l'énergie a également contraint les fonderies européennes à réduire la voilure.

La Chine tient aussi à réduire la pollution pour améliorer la qualité de l'air, notamment pendant les Jeux olympiques de Pékin.

«L'un des moyens d'y parvenir est de réduire la consommation de combustibles fossiles. Les fonderies, qui utilisent d'énormes quantités d'électricité produite par des centrales à charbon, ont été directement touchées par cette situation», poursuit l'analyste.

L'escalade des tensions entre Moscou et l'Occident se répercute également sur le marché, la Russie étant le deuxième producteur mondial d'aluminium.

Sur le LME, la tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois s'échangeait à 3.146,50 dollars vers 17H00 GMT, contre 3.074,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L'or monteLe prix de l'or a augmenté sur la semaine, dopé par l'aversion du marché pour le risque et par la hausse des prix aux États-Unis.

L'inflation américaine a atteint un plus haut depuis 40 ans en janvier, selon des données publiées jeudi.

L'information a dans un premier temps profité à l'or, «ce qui souligne son rôle comme protection contre l’inflation», remarque Fawad Razaqzada, analyste chez ThinkMarkets.

L'once d'or a atteint jeudi 1.841,95 dollars, un niveau plus vu depuis un mois.

Mais l'inflation a également profité au dollar, le marché pariant que la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) va agir plus rapidement pour contrer la hausse des prix.

Comme la devise américaine est la référence du marché aurifère, sa hausse pèse sur le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres devises.

L'inflation a aussi "poussé le rendement des emprunts d’État à 10 ans au-dessus du seuil symbolique de 2%, ce qui ralentit sur les gains récents des lingots, qui ne rapportent aucun rendement", détaille Han Tan, analyste chez Exinity.

Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), l'once d'or coûtait 1.838,30 dollars, contre 1.808,28 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

Nouveau record du caféLe prix du café de type arabica continuait de grimper sur la semaine, atteignant jeudi un plus haut depuis septembre 2011 à 260,45 cents la livre.

«L'absence d'offre venant du Brésil maintient des prix bien soutenus», assure Jack Scoville, analyste pour Price Group.

Le Brésil est le premier producteur mondial d'arabica.

Les exportations brésiliennes de café ont chuté de près de 12% en janvier en raison de la persistance des problèmes de logistique et de la diminution des stocks de café entre les récoltes, selon le groupe d'exportateurs Cecafe.

«Lorsque la nouvelle récolte du Brésil arrivera sur le marché, la situation de l'offre d'arabica devrait s’améliorer», assure Carsten Fritsch, de Commerzbank.

Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en mars valait 251,50 cents, contre 241,85 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 2.264 dollars demain, vendredi 18 février 2022, à 17H00 GMT (18H00 à Paris), contre 2.213 dollars il y a une semaine à la clôture.

Le 17/02/2022 à 07h14