Kénitra: venus arrêter un «guerrab», les gendarmes se retrouvent aux urgences

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Revue de presseKosque360. Deux gendarmes ont été grièvement blessés, mercredi dernier dans une commune près de Kénitra, après avoir été attaqués par toute une famille venue libérer son délinquant de fils. Ce repris de justice venait juste d’être arrêté en flagrant délit de vente illégale de boissons alcoolisées.

Le 23/12/2016 à 21h33

La commune de Sidi Boubker El Hadj, dans la région de Kénitra, vient d’être le théâtre d’un très grave cas d’obstruction et de rébellion contre la force publique dans l’exercice de sa mission.

D’après les faits relatés par Al Akhbar dans son édition de ce week-end (24-25 décembre), les gendarmes, qui étaient de longue date sur la piste d’un vendeur de boissons alcoolisées, repris de justice et faisant l'objet par ailleurs de plusieurs avis de recherche, l’ont localisé suite à l’arrestation d’un autre individu en état d’ébriété. Ce dernier, appréhendé aux environs de Souk Larbaâ mercredi dernier vers 22h, a reconnu s’être approvisionné chez un Guerrab dont le signalement correspondait au repris de justice recherché.

En se rendant sur les lieux indiqués par leur prisonnier, à la commune voisine de Sidi Boubker, les gendarmes sont effectivement tombés nez à nez avec l’homme recherché. Une courte course s’ensuivit, avant que le fugitif ne soit rattrapé et embarqué par les gendarmes.

Mais aussitôt, les membres de la famille du délinquant (père, mère et fratrie), aidés de quelques cousins et proches, soit au total une dizaine de personnes, ont alors attaqué des gendarmes à coups de pierres et de bâtons.

Ils ont réussi à libérer le «guerrab» qui venait juste d’être arrêté et l’ont extirpé de force de la voiture des gendarmes, dont deux ont été sérieusement blessés, alors qu’un troisième gendarme a préféré s’enfuir pour avoir la latitude d’appeler des renforts.

Un commando de la gendarmerie, composé d’une vingtaine d’hommes est immédiatement arrivé sur place. Seule la mère de famille, qui a participé aux violences contre les forces de l’ordre, a été arrêtée, alors que le reste des assaillants, dont des repris de justice, a pris la fuite à la faveur de la nuit.

Les deux agents blessés ont été transportés d’urgence à l’hôpital régional de Kénitra, avant d’être transférés par la suite à l’hôpital militaire de Rabat, l'un d'entre eux présentant de nombreuses fractures.

Selon une source du journal, les fugitifs finiront bientôt en prison. En tout cas ils y passeront suffisamment de temps pour réaliser que l’époque de la siba est révolue, et qu’aujourd’hui, c’est la «peur du gendarme» qui fait la civilité et la citoyenneté.

Par Mohammed Ould Boah
Le 23/12/2016 à 21h33