Incivisme dans l’espace public: voici ce qui agace le plus les Marocains, selon une étude

DR

Revue de presseKiosque360. L’espace public tend à mettre en avant la prédominance de l’ordre individuel au détriment du collectif, selon une étude du Centre Marocain pour la citoyenneté. L’étude a dévoilé plusieurs comportements propres à la société marocaine. La synthèse dans cette revue de presse du quotidien Al Ahdath.

Le 15/12/2021 à 18h40

L’espace public marocain serait en train de se transformer en source de nuisance. En effet, l’ordre individuel prédomine sur le collectif et plusieurs comportements agacent les Marocains, selon une récente étude du Centre Marocain pour la Citoyenneté (CMC). Cette étude, qui a porté sur un échantillon de 1.094 individus dont 24% de femmes et 76% d’hommes ayant un niveau d’instruction supérieur (88%) et collégial-secondaire (11,5%), a montré que «le harcèlement des gardiens de voitures» et «le jet d’ordures dans la rue» arrivent en tête des pratiques qui dérangent le plus les Marocains dans l’espace public.

D’après les résultats de l’étude, les personnes interrogées estiment que la pratique la plus gênante est «le harcèlement des gardiens de voitures» (17,2%), suivie par «le jet des ordures dans la rue» (16,5 %), rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 16 décembre. Les mêmes résultats ont révélé que «l’occupation du domaine public» arrive en troisième position avec 14,9%, suivie du «blasphème dans les lieux publics» (9,3%), le «harcèlement de la gent féminine» (7,1%), le «harcèlement des mendiants» (6,6%) et le «tabagisme dans les lieux publics» (5,5%).

Les résultats de l’étude, poursuit le quotidien, varient en fonction du sexe des personnes interrogées. Chez les femmes, 19% des sondées estiment que «le jet des ordures dans la rue» agace le plus la société, suivi du «harcèlement sexuel» pour 12.5%, de l’occupation du domaine public (9.9%) et du harcèlement des gardiens de voitures (9.5%). Chez les hommes, les résultats de l’étude révèlent que le «harcèlement des gardiens de voitures» arrive en tête pour 19.7%, suivi de «l’occupation du domaine public» pour 16.5%, du «jet des ordures dans la rue» pour 15.7% et du «blasphème dans les lieux publics» pour 9.1%.

Ces pratiques ne sont pas perçues de la même manière au niveau des régions, indiquent les mêmes sources. En effet, les résultats ont montré que le harcèlement des gardiens de voitures arrive en tête dans les régions de Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Marrakech-Safi. Par contre, dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, c’est la pratique du jet d’ordures dans la rue qui est classée première, alors que dans la région de Fès-Meknès, l’occupation du domaine public est pointée du doigt par la majorité des personnes interrogées.

L’étude, qui soulève le primat de l’individu et la crise du collectif, montre que les valeurs individuelles sont de plus en plus mises en avant au détriment des valeurs collectives. Et, pour assurer un vivre-ensemble, conclut l’étude, le défi réside dans la création d’un espace public inclusif marqué par le respect et la tolérance pour bâtir une société du bien-vivre.

Par Mohamed Younsi
Le 15/12/2021 à 18h40