Salé: voici comment les «gilets jaunes» ont piégé la mairie

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Revue de presseKiosque360. A Salé, des gardiens de voitures proposent désormais des tickets de stationnement portant des inscriptions de la mairie pour convaincre les automobilistes que leurs tarifs sont réglementaires.

Le 29/06/2021 à 18h50

Décidément, les gilets jaunes ne s’avouent jamais vaincus. Malgré la vague de contestation généralisée contre les pratiques abusives des gardiens de voitures, certains d’entre eux rivalisent d’ingéniosité pour continuer à arnaquer les automobilistes. Le dernier exemple en date nous vient de Salé où des gardiens impliquent directement la mairie dans le tarif de 10 dirhams qu’ils imposent aux automobilistes.

Dans son édition du mercredi 30 juin, Al Akhbar rapporte que l’anarchie est de retour dans les rues de Salé, après que les gilets jaunes ont fait l’objet d’une vaste campagne menée par les autorités. Dans certaines zones prisées par les estivants, ils présentent désormais des tickets de stationnement portant des inscriptions réservées au Conseil de la ville. L’objectif est de faire croire aux automobilistes que ce sont bien les autorités de la ville qui fixent le prix du stationnement à 10 dirhams.

Selon Al Akhbar, la mairie réfute catégoriquement tout lien avec ces tickets et nie avoir autorisé quiconque à les utiliser. Citant un des vice-présidents du maire, le quotidien explique que le Conseil de la ville n’a adopté aucun modèle de tickets de stationnement pouvant être utilisés par les gardiens de voitures. La même source ajoute que toute utilisation des modèles de tickets initialement réservés à la société de développement local en charge des questions du stationnement est purement illégale.

Pour ce qui est du prix imposé aux automobilistes, le responsable de la mairie a rappelé qu’il ne respectait pas la grille fixée dans l’arrêté fiscal local. Dans ce dernier, le tarif du stationnement est fixé à 2 dirhams en journée, soit cinq fois moins que ce que paient actuellement les automobilistes aux gilets jaunes. Il a d’ailleurs prévenu, comme le souligne Al Akhbar, que la mairie prendrait les mesures qui s’imposent pour lutter contre cette anarchie, tout en rappelant que les citoyens ont la responsabilité de dénoncer ces abus auprès des autorités pour que des sanctions soient appliquées.

Comme le rappelle le quotidien arabophone, la vague de contestation enclenchée ces derniers mois sur les réseaux sociaux a poussé plusieurs élus, souvent du PJD et dans des villes gérées par le parti de la Lampe, à sortir de leur silence pour dénoncer les pratiques des gardiens de voitures. Cependant, ils se sont jusque-là contentés de rappeler la réglementation en vigueur en matière de tarification appliquée au stationnement, sans que des mesures concrètes ne soient prises sur le terrain.

Par Fayza Senhaji
Le 29/06/2021 à 18h50