Casablanca: les gilets jaunes dans l'oeil du cyclone

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Revue de presseKiosque360. A Casablanca, les gardiens de voitures retiennent leur souffle. Les autorités de la ville font savoir qu'elles sont mobilisées pour mettre fin au diktat des gilets jaunes, dénoncé par les citoyens.

Le 30/05/2021 à 20h09

La vague de dénonciations du diktat des gilets jaunes donne ses premiers fruits. Les autorités de la ville de Casablanca semblent la prendre très au sérieux, au point d'avoir réagi pour rappeler aux gardiens de voitures leurs obligations, et aux automobilistes leurs droits.

Dans son édition du lundi 31 mai, Al Ahdath Al Maghribia s’

intéresse à la dernière sortie de Mohamed Bourhim, l'un des vice-présidents du Conseil de la ville de Casablanca, chargé des questions en lien avec la gestion du stationnement. Dans une vidéo postée par la mairie, il annonce ainsi la mise à disposition des citoyens d’une plateforme numérique pour soumettre leurs plaintes contre les gardiens de voitures qui ne respectent pas la loi. A cet effet, il rappelle d’ailleurs que la tarification réglementaire, quel que soit le quartier, est de 3 dirhams le jour pour une voiture, 2 dirhams pour une moto et 5 dirhams pour un poids lourd.

Selon le journal, le responsable insiste également, dans sa sortie, sur le fait que les autorisations d’exercer accordées par la ville à ces gilets jaunes sont nominatives. En d’autres termes, la location de ces autorisations, qui constitue l'un des points clé décriés par les citoyens et qui explique le prix exorbitant réclamé par certains gardiens, est totalement interdite. En cas de force majeure ou d’incapacité, seul un membre de sa famille peut le remplacer pour garder des voitures et gérer l’espace de stationnement.

Comme le rapporte la publication, la campagne de dénonciation des gilets jaunes a connu une forte adhésion des Casablancais ces derniers jours. Plus de 100.000 personnes se sont déjà déclarées victimes et ont soumis une correspondance au maire pjdiste de la métropole, Abdelaziz El Omari. Elles appellent ce dernier à s’expliquer publiquement sur le sujet du stationnement et, surtout, à rendre publique la liste des bénéficiaires des autorisations d’exercer afin de démasquer les «faux gardiens» qui profitent du laxisme pour faire leur loi dans les rues de Casablanca. En effet, plusieurs citoyens s’interrogent sur le fait que les rues, boulevards et avenues de la métropole ont récemment connu une prolifération de gilets jaunes, qui prétendent tous disposer de l’autorisation de la ville.

La majorité d’entre eux, ne manquant pas de scrupules, va jusqu’à imposer sa propre tarification à toute personne ayant eu le malheur de garer sa voiture sur leur «territoire». Et pour ceux qui osent les défier, mal leur en prend, puisque certains gilets jaunes n’hésitent pas à imposer leur diktat en en venant aux mains ou en vandalisant les véhicules de ceux qui s’opposent à eux.

Par Fayza Senhaji
Le 30/05/2021 à 20h09