Depuis quelques années, Harhoura, station balnéaire rattachée à la préfecture de Skhirate-Témara, connaît une urbanisation effrénée. Une avancée du béton qui s’illustre par la construction rapide de dizaines d’immeubles et de complexes résidentiels sur ce qui n’était auparavant qu’un ensemble de terrains agricoles. Résultat: les infrastructures de base n’ont pu suivre la cadence, les autorités peinant, faute de moyens, à en réaliser dans cette commune qui s’étend désormais sur près de 15 kilomètres de long et 2 kilomètres de large.
Si la multiplication des constructions a permis de résoudre la question des logements, en allégeant l’engorgement de Rabat, la forte et rapide urbanisation a dévoilé une série de défaillances dans les secteurs annexes, notamment ceux des routes, de l’éclairage public, de l’assainissement et parfois même au niveau de la sécurité. Le dispositif sécuritaire est certes mobilisé par la Gendarmerie royale, mais il fait face à des incivilités répétitives qui perturbent parfois la quiétude des habitants.
De l’aveu de Abderrahim Benladoul, conseiller municipal du Mouvement populaire (MP, opposition) interrogé par Le360, la surpopulation résultant de cette urbanisation accélérée n’a pas été suffisamment accompagnée par des infrastructures de base solides et efficientes. «Jadis petite station balnéaire de quelques milliers d’habitants, Harhoura en compte actuellement plus de 35.000. Elle n’est plus une zone de résidences secondaires, mais une ville d’habitations permanentes», estime l’élu natif de Harhoura, qui avait lui-même présidé à la destinée de cette commune de 2016 à 2021.
Et d’ajouter que les axes routiers, entrant et sortant de la ville, «se sont révélés insuffisants pour faire face au grand nombre de véhicules en circulation, ce qui crée ainsi des embouteillages répétitifs». En effet, l’accès à Harhoura, via l’autoroute de Casablanca, se voit régulièrement bloqué au niveau de la bretelle conduisant à la plage de la ville. Quant aux automobilistes empruntant l’autoroute vers Casablanca, ils paient eux aussi le prix du blocage sur ce point, la délivrance n’arrivant qu’une fois que la bretelle est dégagée par l’intervention des éléments de la Gendarmerie royale. «L’été prochain, nous allons certainement affronter des bouchons interminables à Harhoura, malgré l’élargissement de la route El Fellah», déplore le conseiller municipal, appelant à la décongestion rapide de l’axe reliant l’autoroute à Harhoura.