Guelmim: agonisante, l’oasis de Tighmert place ses espoirs dans le barrage Fask

Ces dernières années, la sécheresse a épuisé l’eau des sources de l'oasis de Tighmert, près de Guelmim.

Le 14/12/2023 à 08h08

VidéoSurnommée jadis la «Perle du désert», la grande oasis de Tighmert, située à 12 kilomètres au sud de Guelmim, à la porte du Sahara marocain, agonise à cause de la sécheresse. Mais ses habitants gardent bon espoir de la voir ressusciter après le démarrage attendu du barrage Fask. Les détails.

Il y a quelques années seulement, cette oasis plantée de centaines d’hectares de palmiers était considérée comme le grenier de la région et faisait vivre plusieurs milliers d’habitants, y compris ceux de Guelmim. Grâce à ses diverses sources d’eau et à son réseau d’irrigation traditionnel, les jardins de l’oasis produisaient des légumes (tomates, pommes de terre, carottes, navets et courgettes) et des fruits (grenadines, olives, figues et dattes).

Mais ces dernières années, la sécheresse a épuisé l’eau des sources, entraînant une baisse considérable de la production agricole.

La situation de l’oasis s’est dégradée au point que des habitants ont migré vers la ville de Guelmim, selon des témoignages recueillis sur place par Le360. Certains habitants du village de Tighmert pointent du doigt de gros propriétaires agricoles, qui se seraient installés tout près de la zone en pompant l’eau des nappes phréatiques qui «nourrissaient les sources de l’oasis».

Si les autorités n’interviennent pas vite pour secourir l’oasis, celle-ci «disparaîtra de la carte», selon des habitants. Ces derniers lancent un cri de détresse: «L’eau qui arrivait du sous-sol vers l’oasis s’est vite asséchée et aucune goutte ne circule depuis trois ans dans les canalisations d’irrigation.»

Toutefois, «le seul espoir réside dans le barrage Fask, dont les travaux sont en cours d’achèvement», affirme Mhamoud, un fellah de Tighmert. Selon lui, les autorités locales «ont promis d’irriguer l’oasis à partir de l’eau du barrage» dans l’espoir de voir ce patrimoine ressusciter.

L’oasis de Tighmert est un lieu exceptionnel, pourvu de hauts et merveilleux palmiers qu’il faut absolument préserver. Les travaux du barrage Fask, situé à 30 kilomètres au sud de Guelmim, se poursuivent. Avec une retenue de 80 millions de mètres cubes, cet ouvrage, dont les travaux ont débuté en 2018 pour un montant estimé à 1,5 milliard de dirhams, contribuera à la protection de Guelmim contre les inondations et la sécheresse, ainsi qu’à l’irrigation de 10 à 20 mille hectares de périmètre agricole.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 14/12/2023 à 08h08

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Les pompages sauvages et tres profonds dans la nappe phréatique pour une agriculture rapace et d'exportation sont en train de tuer le Maroc. Il faut preserver notre environnement et nourrir notre peuple d'abord au lieur de laisser quelques gros exportateurs irriguer leurs comptes en banque en asphyxiant tout ce qui est autour de nous.

Oui,c était tellement beau reposant et naturel,le fric détruit tout

En Répiblique de la Namibie j ' avais constaté que le service local des eaux et forêts namibien faisait des forages pour alimenter des bac eau potable pour les animaux sauvages et la faune. Prenant ainsi soin de l'écosystème animal pendant la sécheresse Au Maroc , existe il une initiative identique des eaux et forêts ? Je suis étonné. A bon entendeur merci

Une des plus belles oasis du Maroc

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