Le tribunal d’appel de Settat a été le théâtre, samedi, d’un incident étonnant: un détenu s’est évadé alors qu’il était menotté, profitant d’un moment d’inattention des gardiens chargés de sa surveillance.
Une fuite spectaculaire qui a déclenché une mobilisation d’envergure des autorités judiciaires et sécuritaires, tant la gravité de l’affaire a été jugée préoccupante, écrit le quotidien Assabah dans son édition du lundi 16 juin.
Citant des sources informées, Assabah précise que le fugitif, originaire de la province d’Errachidia et poursuivi dans une affaire pénale, a profité du moment de sa présentation devant le Parquet, à l’issue de sa garde à vue, pour mettre en œuvre un plan d’évasion.
«Il aurait utilisé une technique bien rodée, profitant d’un accès secondaire au tribunal pour se faufiler à l’insu des agents de sécurité, puis s’éclipser sans éveiller de soupçons», écrit-on.
L’incident a aussitôt mobilisé le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Settat, les responsables judiciaires ainsi que toutes les forces de sécurité du tribunal.
Une vaste opération de ratissage a été lancée dans la cité, en coordination avec les différentes branches sécuritaires (gendarmerie et police), afin de retrouver le fuyard.
La réaction rapide de l’unité motocycliste a permis, dans un temps record, de localiser et encercler le détenu, qui n’a pu aller bien loin à cause de ses menottes.
Son plan d’évasion a ainsi échoué, les menottes l’empêchant de courir ou de se cacher avec efficience.
«Le détenu a été reconduit à la Cour d’appel, où il a été présenté au procureur général du Roi pour enquête, tant sur les faits qui lui sont reprochés que sur les circonstances de sa tentative de fuite et les motivations derrière son plan audacieux», écrit-on encore.
Assabah rapporte également que l’enquête englobera tous les agents de sécurité impliqués dans la procédure de remise et de garde des détenus aux abords du tribunal.
Il s’agira de déterminer les failles dans la coordination entre les différents services chargés de l’acheminement des détenus du sous-sol jusqu’au parquet, ainsi que d’identifier les éventuelles négligences ou complicités ayant permis cette évasion.
Des mesures disciplinaires et judiciaires seront prises contre tout élément reconnu fautif ou complice dans cet incident qui a profondément ébranlé la cité de Settat.
La ville, qui n’en est pas à son premier incident du genre, avait déjà connu une évasion collective de détenus poursuivis pour divers crimes et délits.
Ceux-ci avaient profité d’un transfert à bord d’un véhicule officiel du délégué général à l’administration pénitentiaire entre le tribunal de Settat et la prison pour briser la grille intérieure du véhicule et s’échapper en sautant du fourgon.
Ils avaient cependant été rattrapés après une série de courses-poursuites menées par les forces de l’ordre.