Un drame d’une rare violence a secoué le quartier de Sidi Bernoussi, à Casablanca, dans la matinée du mardi 24 juin. Les corps sans vie d’une jeune femme sans-abri, âgée d’une vingtaine d’années, et de son fils de trois ans ont été découverts à proximité de la mosquée Fatima Zahra, non loin du marché populaire dit Souk Al Akrade, indique le quotidien Assabah dans son édition du mercredi 25 juin.
Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux victimes présentaient de graves blessures à la tête, laissant penser qu’elles auraient été violemment agressées à coups de pierres. Les enquêteurs n’écartent pas l’hypothèse d’un meurtre perpétré par d’autres sans-abris vivant dans les environs, potentiellement au terme d’une altercation sur fond de marginalité et de consommation de substances toxiques.
La nouvelle du meurtre a profondément choqué les riverains, qui connaissaient bien la victime et son enfant, relate Assabah. Malgré leur situation précaire, mère et fils bénéficiaient régulièrement de gestes de solidarité de la part des habitants du quartier, touchés par leur vulnérabilité. Beaucoup évoquent une femme protectrice et farouchement attachée à son enfant, dont la naissance serait survenue hors mariage, possiblement à la suite d’un viol.
À plusieurs reprises, les services sociaux avaient tenté de placer l’enfant en centre d’accueil pour le protéger. La mère s’y était toujours opposée avec virulence, n’hésitant pas à manifester colère et refus catégorique face aux décisions des autorités, avant de récupérer son fils, lit-on.
La zone dans laquelle le drame s’est produit est connue pour abriter plusieurs sans-abris vivant dans une extrême précarité. Des témoins évoquent la fréquence de rixes éclatant lors de rassemblements informels où l’alcool à brûler, les solvants ou encore la colle industrielle sont consommés. Dans ce contexte, certaines disputes dégénèrent parfois jusqu’à l’irréparable.
Alertées tôt dans la matinée par des passants ayant découvert les deux corps ensanglantés, les autorités locales ont rapidement sécurisé les lieux, relève Assabah. La police judiciaire, mandatée par le parquet, a été chargée de l’enquête. Les dépouilles ont été transférées à la morgue pour autopsie, tandis que les services d’investigation poursuivent leurs recherches pour identifier les auteurs de ce double meurtre.
Les forces de l’ordre s’efforcent désormais de remonter la piste de potentiels suspects parmi les sans-abris du quartier, afin de faire toute la lumière sur les circonstances exactes de ce crime sordide.
