Les conclusions de cette analyse ont été présentées ce vendredi lors d’une journée d’information consacrée au rapport «État du climat au Maroc en 2024», organisée sous la présidence de Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, en présence de Mohamed Dkhissi, directeur général de la Direction générale de la météorologie.
Confirmant la gravité de la situation, Nizar Baraka a déclaré qu’en 2024 le Maroc avait «déjà dépassé une hausse de 2°C», franchissant ainsi le seuil critique fixé par l’Accord de Paris. Ce traité, adopté lors de la COP21 en 2015, alertait sur les effets irréversibles d’un réchauffement global compris entre 1,5 et 2°C. Or, plusieurs études récentes convergent vers un scénario bien plus alarmant, prévoyant une élévation moyenne des températures mondiales pouvant atteindre 3°C.
Sur le plan hydrique, Nizar Baraka a souligné que l’année 2024 figure parmi les plus arides depuis les années 1960, avec une baisse de plus de 45 % des précipitations par rapport à la moyenne annuelle. Cette sécheresse persistante a également impacté les ressources en eau, les chutes de neige n’ayant couvert que 9.900 km² contre une moyenne habituelle de 50.000 km².
S’appuyant sur des graphiques et des images satellitaires, le directeur général de la météorologie nationale a précisé que ce record historique de température s’inscrit dans une dynamique de réchauffement climatique à l’échelle mondiale. Pour la première fois, la température moyenne planétaire a franchi le seuil symbolique de +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.
Lire aussi : Dérèglement climatique: le Maroc doit mieux s’armer contre le risque de catastrophes naturelles, selon un expert
«Ces épisodes extrêmes ont provoqué des crues soudaines dans le sud-est du pays, entraînant d’importantes inondations, des pertes humaines, ainsi que la réapparition du lac Iriqui après plus de cinquante ans de sécheresse», a expliqué le météorologue.
Il a également souligné que «le déficit de neige, les températures anormalement élevées et la faiblesse des précipitations ont accentué la sécheresse hydrologique».
Mohamed Dkhissi n’écarte pas la possibilité d’une année 2026 plus arrosée. Il a réaffirmé, par ailleurs, l’engagement de la DGM à fournir des services climatiques fiables, à accompagner les secteurs les plus vulnérables et à contribuer à une planification nationale plus proactive face aux aléas climatiques à venir.