Des Marocains de confession chrétienne saisissent le CNDH

Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH).

Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH). . DR

Revue de presseKiosque360. Une délégation de Marocains chrétiens a été reçue par le CNDH. Ils revendiquent leur droit à aller dans les églises, contracter des mariages chrétiens et civils, enseigner leur religion à leurs enfants et enterrer leurs morts dans des cimetières chrétiens.

Le 05/04/2017 à 23h37

C’est une première. Les Marocains de confession chrétienne sortent officiellement au grand jour. Une délégation de la «coordination des chrétiens marocains» vient d’être, en effet, reçue officiellement par le secrétaire du CNDH, affirme le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 6 avril. Et d'ajouter que la délégation s’est entretenue, en début de semaine, avec le secrétaire général, Mohamed Sebbar, et le directeur de la protection, Abderrafie Hamdi. Ces citoyens se sont ainsi plaints aux deux responsables du CNDH de la «persécution» dont ils sont victimes et à laquelle ils doivent faire face dans leur vie quotidienne.

S’ils n’éprouvent plus aucune gêne à se déclarer «citoyens marocains de confession chrétienne», affirment les membres de la délégation, ils trouvent, néanmoins, encore beaucoup de difficultés de pratiquer librement leur culte. Ils affirment ainsi être interdits de pratiquer leur religion dans les lieux appropriés, à savoir les églises, qui sont ouvertes exclusivement aux étrangers. C’est d’ailleurs l’une des premières revendications qu’ils ont soumises au CNDH.

En effet, affirme le journal, les Marocains de confession chrétienne revendiquent le droit de pratiquer publiquement leur culte dans les églises, de contracter des mariages civils et catholiques, de donner à leurs enfants les noms de leur choix et d'enterrer leurs morts selon la tradition chrétienne. «Nous ne pouvons pas participer aux messes dans les églises ni enterrer nos morts dans les cimetières chrétiens. Nos enfants sont obligés d’aller à l’école marocaine où ils suivent des programmes qui ne correspondent pas à leurs convictions religieuses, surtout l’éducation religieuse qui ne mentionne aucunement l’existence d’une minorité chrétienne au Maroc», affirme un membre de la coordination cité par le journal.

Ce sont là, ajoute le quotidien, leurs requêtes les plus urgentes en plus, bien sûr, de celle de la protection de leur intégrité physique contre les extrémistes qui les considèrent comme des apostats passibles de la peine de mort. On leur reproche également de s’adonner au prosélytisme et de tenter de convertir d’autres citoyens à leur religion. Ce qu’ils réfutent catégoriquement, affirmant que la plupart des chrétiens marocains ont hérité leur culte de leurs parents.

Par Amyne Asmlal
Le 05/04/2017 à 23h37