Ce vendredi 20 juin, la prison locale de Salé a accueilli la cérémonie de clôture d’un cycle de conférences scientifiques destiné à 345 détenus dans le cadre du programme de réinsertion porté par le Centre Moussalaha.
Un dispositif unique au Maroc, animé par Ahmed Abadi, secrétaire général de la Rabita Mohammedia des oulémas, qui œuvre avec conviction à démanteler les ressorts idéologiques de l’extrémisme en milieu carcéral.
Lancé en janvier 2025, ce programme s’est déployé pendant six mois dans plusieurs établissements pénitentiaires du Royaume.
Son ambition? Offrir à des détenus condamnés pour des faits de terrorisme un accompagnement intellectuel et spirituel en vue d’une réintégration sociale durable.
Il s’agit également, pour les profils les plus engagés dans cette dynamique de repentir, de favoriser les conditions d’un éventuel accès à la grâce royale.
Six axes ont structuré ce parcours de formation: la déconstruction des lectures erronées du Coran, la présentation d’un islam authentique fondé sur la justice et la miséricorde, les fondements des rites, l’articulation entre science et foi, ainsi que les valeurs de modération et de vivre-ensemble. En somme, il s’agit là de tout un corpus pédagogique élaboré et animé par des experts de la Rabita Mohammedia des oulémas.
À l’issue des douze sessions de formation, 345 détenus ont reçu des certificats attestant de leur participation. Selon les responsables du Centre, les résultats sont encourageants: une «interaction positive notable» a été observée, témoignant de la portée du programme et de son ancrage dans une approche humaniste de la déradicalisation.
Au-delà de son objectif sécuritaire, le Centre Moussalaha s’inscrit dans une vision plus large: celle d’un islam du juste milieu, vecteur de paix et de reconstruction personnelle. Un pari audacieux, mais essentiel, pour une société résolument tournée vers la réconciliation, la prévention et l’avenir.