L'homme arrêté au Maroc, qui fait toujours l'objet d'une enquête, aurait agi sous le pseudonyme de "Dr Hex". Aujourd'hui mis hors d'état de nuire, le suspect aurait ciblé des milliers de victimes sur plusieurs années, avec des activités de phishing et de fraude à la carte bancaire.
C'est dans le cadre d'une opération conjointe, nommée Lyrebird, que la direction de la cybercriminalité d'Interpol, en étroite collaboration avec le Groupe-IB et la police marocaine, via le bureau central d'Interpol à Rabat, a pu localiser et appréhender au Maroc ce hacker aux dangereuses activités cybercriminelles.
Le hacker présumé est également accusé de s’être frauduleusement introduit dans de nombreux sites web, modifiant leur apparence et leur contenu. Le hacker a ciblé des entreprises majoritairement francophones, des banques ainsi que des multinationales, en y injectant des malwares.
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Egalement actif sur le Dark Web, réseau superposé à Internet, qui utilise des protocoles spécifiques intégrant des fonctions d'anonymat, l'homme aurait aidé à développer des logiciels de phishing, qui ont ensuite été vendus à d'autres hackers, via des forums en ligne.
Ces logiciels malveillants ont ensuite été utilisés pour usurper l'identité de banques en ligne, ce qui a permis au suspect et à ses complices de voler des informations sensibles et d'escroquer des personnes à des fins financières.
Les pertes des entreprises étaient ensuite publiées en ligne, afin de faire la publicité de ces logiciels malveillants.
"Il s'agit d'un succès significatif contre un suspect accusé d'avoir impunément ciblé des individus et des entreprises dans plusieurs régions pendant des années. L'affaire met en évidence la menace posée par la cybercriminalité dans le monde entier", a déclaré, à l'occasion de cette spectaculaire arrestation, Stephen Kavanagh, le directeur exécutif des services de police d'Interpol.
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"L'arrestation de ce suspect est due à un travail d'enquête international exceptionnel et à de nouveaux modes de collaboration à la fois avec la police marocaine et nos partenaires du secteur privé tels que Group-IB", a poursuivi le patron de la police des polices.
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La société IB, l'un des principaux fournisseurs mondiaux de solutions de détection et de prévention des cyberattaques, de fraudes en ligne et de protection IP, a expliqué, de son côté, que le suspect, prolifique dans ses malversations sur le net, était impliqué dans pas moins de 134 attaques de sites web entre 2009 et 2018, laissant, après avoir commis ses nombreux forfaits, sa signature sur les pages web qu'il avait réussi à "craker".