A l’heure où des scientifiques du monde entier travaillent d’arrache-pied à l’élaboration d’un vaccin, au Maroc aussi, les recherches évoluent avec des résultats pour le moins porteurs d’espoirs.
Ainsi, au Laboratoire de pharmacologie et de toxicologie cliniques (LPTC), ils sont trois chercheurs marocains, le Dr. Youness Kadil, la Pr. Houda Filali et le Dr. Mohammed Mouhcine, à avoir réalisé quelques découvertes prometteuses.
«Apparu en décembre 2019 à Wuhan, le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 s’est très rapidement propagé à l’ensemble de la planète, entraînant la pandémie nommée COVID-19. Dès le début de cette crise sanitaire mondiale, le laboratoire de Pharmacologie et de Toxicologie Cliniques de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca s’est positionné comme un acteur dans la communauté internationale Covid-19’, mobilisant l’ensemble de l’équipe du laboratoire vers des travaux liés aussi bien à la recherche fondamentale, qu’à l’innovation thérapeutique», explique l'un de ces trois chercheurs, contacté par Le360.
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«Les études menées par l’équipe du laboratoire de Pharmacologie et de Toxicologie Cliniques, ont permis l’identification des différentes combinaisons de vaccin contre les infections dues au SARS-CoV-2, et ont démontré par modélisation moléculaire le potentiel inhibiteur de la Thymoquinone en tant que principe actif de la nigelle sur la protéase, une particule virale indispensable à la réplication du virus SARS-CoV-2», poursuit le chercheur.
La nigelle, alias la «graine miracle», est l’un des ingrédients phares de la médecine traditionnelle dans de nombreux pays. Grâce à ses nombreux principes actifs, dont principalement la thymoquinone, la nigelle possède des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et antihistaminiques.
Dans le cadre de l’une des études réalisées par les trois chercheurs, intitulée «In Silico Invistigation of the SARS-CoV-2 Protease withThymoquinone, the Major Constituing of NigellaSativa», et publiée par Bentham Science, ceux-ci expliquent ainsi que «les résultats de nombreuses études ont montré que les inhibiteurs de protéase peuvent être un véritable leader dans la recherche».
Et d’expliquer par ailleurs que «l'activité antivirale et l'effet bénéfique contre les troubles respiratoires de la thymoquinone ont été largement démontrés».
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Le but de cette étude est donc d’évaluer, In Silico, l'inhibition de la réplication du SARS-CoV-2 par la thymoquinone. Il s'agit ainsi, précise-t-on, «d'une étude de simulation moléculaire utilisant des structures de protéase et de la thymoquinone du SARS-CoV-2 issues de Protein Data Bank».
Ainsi, compte tenu des résultats préliminaires qui «ont montré que la thymoquinone peut avoir des activités inhibitrices contre la protéase du SARS-CoV-2 (…) nous pouvons conclure qu'elle peut être considérée comme un futur traitement ou adjuvant de l'infection par le SARS CoV2», concluent les auteurs de cette étude. L’équipe de recherche précise par ailleurs que «le développement des vaccins et l’activité antivirale de la Thymoquinone font partie d’un projet lancé il y a un an via la conception moléculaire et la simulation par une batterie de tests de modélisation moléculaire».
Prochaine étape pour ces trois chercheurs, une évaluation de cet inhibiteur sur des lignées cellulaires.