Au passage frontalier de Bab Sebta, les autorités espagnoles ont décidé d’appliquer le principe de la tolérance zéro. L’ensemble des véhicules qui entrent dans le préside occupé en provenance du Maroc sont systématiquement soumis à une fouille, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 14 mars 2024.
Le quotidien décrit l’acharnement dont font preuve les éléments de la Garde civile espagnole sur les automobilistes marocains qui traversent ce passage frontalier, pour se rendre à Sebta même, dans d’autres villes d’Espagne ou d’autres pays d’Europe.
Chaque jour, ce sont ainsi des dizaines d’automobilistes qui se retrouvent à subir ce traitement dégradant.
Les conducteurs se voient sommés d’ouvrir le coffre de leur voiture, et son contenu est minutieusement inspecté, non à la recherche de drogues ou d’armes, mais de produits alimentaires, s’indigne le quotidien.
En ce début de ramadan, des spécialités du Maroc, que certains MRE de retour dans leur pays d’accueil emportent habituellement, voire de simple en-cas, qu’ils ont à bord de leur véhicule, se retrouvent confisqués.
Cette lutte acharnée contre la nourriture marocaine, préparée à l’occasion du ramadan, que des familles envoient à leurs enfants ou que des MRE emportent avec eux, s’est encore plus accentuée ces derniers jours, explique Al Ahdath Al Maghribia.
Le quotidien écrit qu’avec ces pratiques brutales et dégradantes, commises par des éléments de la Garde civile à ce passage frontalier, les autorités de Sebta tentent de faire pression sur le Maroc pour l’inciter à ré-autoriser le trafic des produits de grande consommation qui avait autrefois cours.
Ce trafic bénéficiait certes grandement aux commerçants de la ville, indique Al Ahdath Al Maghribia, mais il portait aussi atteinte à l’économie nationale, ce que d’ailleurs confirment des sources proches du gouvernement autonome de Sebta.
Le président du gouvernement autonome du préside occupé aurait même assuré, explique le quotidien, que la situation qui prévaut actuellement à Bab Sebta allait se poursuivre, jusqu’à ce que le Maroc décide de rétablir ces échanges commerciaux.
Selon Al Ahdath Al Maghribia, les produits interdits d’entrée à Sebta en provenance du Maroc sont les produits laitiers, l’huile d’olive, les épices, les légumineuses, certains gâteaux spécifiques à cette période, comme la chebakia, ou encore les dattes, et tout autre produit alimentaire typiquement marocain.
Ce qui est intrigant, s’interroge le quotidien, c’est que ces pratiques de contrôle ne sont pas du tout appliquées au port d’Algésiras, ou dans les aéroports espagnols, où la plupart de ces produits passent aisément les contrôles douaniers.
Cette singularité confirme une fois encore le fait qu’avec ces pratiques, les autorités du préside occupé cherchent à exercer une pression sur le Maroc.
Plus encore, les élément de la Garde civile poussent le zèle jusqu’à infliger des amendes aux Marocains, ou à des personnes d’autres nationalités, et qui sont d’origine marocaine, dans les véhicules desquels ils sont trouvé des produits alimentaires prohibés, au prétexte qu’étant des résidents de l’Union européenne, ils devraient connaître à l’avance ce qu’ils sont autorisés à transporter.
Aussi, conclut Al Ahdath Al Maghribia, les Marocains de Sebta et les MRE qui résident en Europe, victimes de ces pratiques, appellent les autorités marocaines, dont le ministère de l’Intérieur et celui des Affaires étrangères, à aborder ce point lors des discussions qu’ils doivent prochainement tenir avec leurs homologues espagnols.