La Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca a entendu pendant quatre heures, vendredi dernier, la principale accusée dans l’affaire du docteur Tazi. La mise en cause, qui se présentait comme une actrice associative collectant les dons pour couvrir les frais des opérations chirurgicales, a été confrontée à une autre coaccusée, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du mardi 31 octobre. Interrogée sur les transferts d’argent, destinés à payer les frais des opérations chirurgicales, sur son compte personnel, l’accusée a déclaré que, «comme l’employée avec laquelle elle traitait ce dossier avait refusé de lui donner le numéro du compte bancaire de la clinique, elle a été contrainte de transférer les dons des bienfaiteurs sur son propre compte».
Cependant, précise-t-elle, elle dispose des reçus des versements des donateurs, ainsi que des factures prouvant que les sommes d’argent collectées correspondaient bien à celles versées à la clinique Achifaa. Questionnée sur les malades nécessiteux qui recevaient des soins dans la clinique et dont les photos étaient envoyées aux bienfaiteurs, l’accusée a répondu qu’elle «avait agi de bonne foi, mais qu’elle avait eu tort». Après avoir terminé l’interrogatoire de l’accusée, la Cour a décidé de reporter l’audience au jeudi 2 novembre.
Il faut rappeler que le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca avait retenu, en avril 2022, de lourds chefs d’accusation à l’encontre du chirurgien plasticien Tazi, notamment accusé d’escroquerie et de traite d’êtres humains. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que les autres accusés ont été poursuivis pour «association de malfaiteurs spécialisée dans la traite d’êtres humains, blanchiment d’argent et escroquerie».
Le juge d’instruction avait ordonné, il y a quelques mois, l’incarcération de deux employées de la clinique qui étaient poursuivies en état de liberté provisoire sachant que le docteur, son épouse, son frère et deux employées de la clinique sont incarcérés depuis plus d’un an à la prison d’Oukacha, à Ain Sebaa. Le juge d’instruction a entendu, depuis le mois d’avril, des personnalités influentes dans les domaines des finances, de l’économie et de la politique, dont de hauts cadres de Bank-Al Maghrib, des directeurs de grandes entreprises et des personnes richissimes.