Tebboune se prend une «Brics» dans la figure

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune.

On vient d’apprendre que six nouveaux pays vont rejoindre, à compter du 1er janvier 2024, le groupe. Et l’Algérie? Recalée. Les BRICS n’en veulent pas.

Le 24/08/2023 à 14h52

Si l’Algérie était un pays normal, son président aurait immédiatement remis sa démission après la gifle retentissante que viennent de lui infliger les BRICS. Rongé par la honte, il se serait retiré dans son village natal et se serait fait oublier.

Rappelons que l’improbable Tebboune avait annoncé urbi et orbi que l’Algérie allait bientôt intégrer ce club qui a vocation à représenter le «Global South», soit les pays non occidentaux qui entendent contester l’hégémonie des États-Unis, de l’Europe et de leurs alliés.

À en croire l’homme, c’était chose faite. Il allait bientôt poser sur la photo avec Xi Jinping, avec Poutine, avec Modi, etc. Il se voyait déjà en haut de l’affiche.

N’était-il pas allé plaider sa cause à Moscou et à Pékin? Dans cette ville, il avait d’ailleurs débité une tebbounerie encore plus bête que d’habitude: «L’Algérie est à l’Afrique ce que la Chine est au monde.» Que signifie cette phrase? Personne n’a compris, son auteur non plus.

Et puis, par habitude, par atavisme, parce qu’il croit que tout se règle en jetant sur la table un chèque tiré sur la rente pétrolière, il a promis un milliard et demi de dollars si on le laissait entrer.

Patatras!

On vient d’apprendre que l’Iran, l’Argentine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis vont rejoindre, à compter du 1er janvier 2024, le groupe.

Et l’Algérie? Recalée. Les BRICS n’en veulent pas. Ils estiment, selon des observateurs avertis, qu’elle ne fait pas le poids économiquement –elle n’exporte rien, à part le gaz et le pétrole– et qu’elle ne représente pas grand-chose sur le plan géopolitique. Toute sa diplomatie consiste à mener la vie dure à ses voisins. Un pouvoir de nuisance, et rien que ça, ça ne fait pas un grand pays, ni même un pays émergent.

S’ils vivaient dans une vraie démocratie, les Algériens réclameraient des comptes à Tebboune. Celui qui disait, il y a quelques mois, qu’al-jaza’ir était «une grande puissance dont le monde entier appréciait le poids considérable», comment pourrait-il expliquer que deux pays arabes et deux pays africains ont été jugés de plus de poids que son «Algérie nouvelle»?

Le pire, c’est que c’est son ami le président sud-africain Cyril Ramaphosa, son complice des mauvais coups fomentés contre le Maroc, qui a annoncé la «bonne nouvelle» lors d’une conférence de presse conjointe des dirigeants des cinq nations qui composent actuellement le bloc. Bienvenue aux six nouveaux membres, à compter du 1er janvier 2024, bye bye, Algeria.

Si l’Algérie était un pays normal, son président aurait immédiatement remis sa démission… Mais non. Gageons qu’il va expliquer sa déconvenue et son humiliation par le bobard habituel: c’est la faute des autres! La France, le Maroc, les Kabyles, les Juifs, les francs-maçons ont comploté pour que les BRICS lui disent niet!

On attend avec impatience la prochaine tebbounerie.

Par Sanaa Berrada
Le 24/08/2023 à 14h52