Silence de cimetière chez le PJD après le rappel à l’ordre du Cabinet royal

Le secrétaire général du Parti de la justice et du développement, Abdelilah Benkirane.. براهيم توكار - Le360

Revue de presseSuite à l’incursion hasardeuse du Parti de la justice et du développement (PJD) dans la politique étrangère du Royaume, domaine réservé du roi, le ferme rappel à l’ordre fait par le Cabinet royal lundi dernier a laissé sans voix les dirigeants du parti islamiste. Ceux des autres partis ont choisi l’attentisme, espérant que le PJD revienne à la raison. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 14/03/2023 à 21h54

Dans son édition du mercredi 15 mars, le quotidien Assabah écrit que sa rédaction a tenté, durant toute la matinée du mardi 14 mars, de recueillir les réactions des membres de la direction du Parti de la justice et du développement (PJD) suite au communiqué du Palais royal, qui a fermement rappelé à l’ordre les islamistes après leur sortie hors propos sur les relations maroco-israéliennes.

Selon Assabah, les téléphones de la majorité des membres du secrétariat général du PJD et de leaders d’autres partis politiques étaient fermés. Les rares hommes politiques qui ont répondu au téléphone ont opposé un «no comment» aux sollicitations des journalistes, arguant qu’ils ne sont pas directement concernés par ce sujet, ou bien qu’ils préfèrent temporiser avant de réagir au communiqué du Palais royal qui a cloué le bec au PJD.

D’autres politiciens ont affirmé que cette affaire sera certainement abordée dans les tout prochains jours au cours des réunions périodiques des bureaux politiques des partis. Des sources d’Assabah ont néanmoins affirmé que le microcosme partisan attend en réalité, depuis lundi dernier, jour de la publication du communiqué du Palais royal, une réaction des premiers concernés, à savoir la direction du PJD.

Il s’agit en fait d’attendre pour voir si les islamistes vont réagir positivement au communiqué, en présentant des excuses officielles. Auquel cas, cette décision raisonnable sera applaudie. Dans le cas contraire, c’est-à-dire si le PJD choisit la fuite en avant, malgré la claque qui vient de lui être administrée suite à son ingérence irrespectueuse dans la politique étrangère du Royaume, les partis politiques iront à l’attaque frontale avec le PJD.

Assabah exprime son étonnement face à l’absence de réaction immédiate d’Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, qui aurait logiquement dû convoquer les membres du secrétariat national de son parti juste après le communiqué. Il s’est plutôt limité à une rencontre restreinte, plus de 24 heures plus tard, avec le «bureau» du secrétariat national. Les participants ont décidé à leur tour de convoquer une rencontre à distance entre les membres du secrétariat national du parti, dans l’après-midi du 14 mars.

Mais Assabah conclut que du moment que la réunion restreinte du PJD a vu la présence autour de Benkirane, ancien chef du gouvernement, de gros pontes du parti islamiste, dont l’ancien ministre Driss El Azami El Idrissi, l’ancien maire de Casablanca Abdelaziz El Omari et autres Said Khairoune et Jamaâ El Moâtassim, tous des hommes ayant acquis une certaine expérience dans la gestion des affaires de l’Etat et du fonctionnement de ses institutions, l’on se dirige vers un rétropédalage imminent de Benkirane.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 14/03/2023 à 21h54