Vendredi dernier, l’ONG «Western Sahara Campaign», une officine financée par Alger, avec pour rôle de s’attaquer à l’intégrité territoriale du Maroc, a publié un document dans lequel elle s’en prend à son tour à l’ONU. «L’échec du secrétariat des Nations Unies et du Conseil de sécurité à agir fermement face aux actions annexionnistes du Maroc dont le but est d'imposer un fait accompli par la force au Sahara Occidental occupé a gravement sapé la crédibilité des Nations Unies…», lit-on dans ce document de 7 pages, publié à Londres. Et d’ajouter: «tout le processus de paix des Nations Unies au Sahara occidental a été complètement paralysé», surtout que le «retard dans la nomination d'un nouvel envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental après la démission de Horst Köhler en mai 2019 n'a que fait perdurer cette paralysie».
Paralysie, manque de crédibilité, inaction et soutien onusien au Maroc, ce sont ces mêmes griefs que le tandem Algérie-Polisario ne cesse de ressasser à profusion ces derniers jours pour s’attaquer à l’ONU. Déjà, le 1er septembre dernier, cette même litanie a été reprise, à la virgule près, par un communiqué dicté par l’Algérie aux dirigeants séparatistes de Rabouni et simultanément reprise par un tweet d’Aminatou Haidar, une séparatiste de l’intérieur.
Sur le terrain, le Polisario a été également incité par Alger à multiplier les provocations, comme cette tentative de bloquer le flux du trafic commercial transitant par El Guerguerat à la frontière marocco-mauritanienne, le 31 août dernier, ou l’envoi d’une bande de séparatistes défiler à quelques encablures du mur de défense.
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Parallèlement, les médias officiels comme l’APS, «Al Moudjahid» et même la revue de l’armée algérienne, «El Djeïch», sont mis à contribution par le régime algérien pour accentuer davantage les attaques contre l’ONU.
Le momentum étant crucial, il faut s’attendre à ce que cette cacophonie aille crescendo durant les tous prochains jours, car c’est la proximité de la réunion du Conseil de sécurité en octobre prochain, où le dossier du Sahara sera comme d’habitude au menu, qui justifie cette folle agitation du Polisario et l’Algérie. Une frénésie tous azimuts qui montre à quel point ce tandem est paniqué par le manque d’intérêt que la communauté internationale accorde à ce dossier.
Cette agitation s’explique aussi par le fait que l’on s’achemine très probablement, pour la deuxième année consécutive, vers une réunion du Conseil de sécurité sans successeur de Horst Köhler. Le360 a appris, de sources bien informées, que le secrétaire général de l’ONU continue toujours ses recherches d’un profil, mais sa priorité reste de nommer un émissaire pour la Libye.
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La stature de Horst Köhler, ancien président de l’Allemagne, ne facilite pas trop la tâche à Antonio Guterres. C’est un homme d’Etat du même calibre qu’il devrait proposer au poste d’envoyé spécial au Sahara. Or, jusqu'ici, aucun candidat de cette nature n’a été retenu, et les priorités semblent ailleurs.
On apprend ainsi qu’en prolongeant, vendredi dernier, le mandat de la mission onusienne en Libye (Manul) jusqu’au 15 septembre 2021, l’ONU se dirige vers la désignation, dès la semaine prochaine probablement, d’un nouvel émissaire pour la Libye, secondé par un coordinateur de la Manul.
Ce sont les Etats-Unis qui ont exigé cette double nomination en Libye, en la calquant sur ce qui se fait déjà au Sahara et à Chypre. Car dans l’esprit des Américains, les cas de figure sont similaires, puisque ce sont des mains étrangères qui alimentant un conflit interne factice en vue de diviser ces pays: Maroc contre séparatistes, soutenus par l’Algérie; Chypriotes divisés en tendances grecque et turque; Libyens de l’Est montés contre ceux de l’Ouest.
Cette priorité donnée à la Libye, sans émissaire onusien depuis seulement six mois, alors que le poste laissé vacant par Horst Köhler attend depuis une année et demie son pourvoi, est un autre motif de désespoir pour l’Algérie et le Polisario. En multipliant les gesticulations et les postures d’intimidation, Alger et le Polisario espèrent faire pression sur la communauté internationale. En fait, ils permettent seulement de se saisir de l’état d’esprit qui prédomine à l’est du mur de défense et à Alger: la panique.