«Rabat Ville Lumière»: un séisme administratif menace

Le grand théâtre de Rabat signé Zaha Hadid fait partie du grand projet "Rabat, ville lumière et capitale marocaine de la culture".

Le grand théâtre de Rabat signé Zaha Hadid fait partie du grand projet Rabat, ville lumière et capitale marocaine de la culture. . DR

Revue de presseKiosque360. Plusieurs projets du programme «Rabat Ville Lumière» connaissent des dysfonctionnements. Certains chantiers sont à l’arrêt depuis plus d’une année, alors que le programme devait être livré avant fin 2018.

Le 27/07/2018 à 22h39

Le retard enregistré dans la réalisation du programme «Rabat ville lumière, capitale culturelle du Maroc» (2014-2018) risque de coûter leurs postes à plusieurs responsables administratifs.

En effet, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 28 et 29 juillet, ce programme ainsi que «Wissal Bouregreg», que le Souverain avait lancés il y a quelques années, connaissent plusieurs dysfonctionnements. Les deux projets pourraient bien emporter dans leur sillage plusieurs responsables, à l’image de ce qui s’est passé pour «Al Hoceima, Manarat Al Moutawassit».

C’est ainsi que le siège de la wilaya de Rabat-Salé-Kénitra connaît dernièrement un intense va-et-vient et des réunions à n’en plus en finir pour tenter d’accélérer la réalisation de ce projet qui, rappelle Al Akhbar, a nécessité un investissement de 18 milliards de dirhams. Le siège de la SDL «Rabat Aménagement» connaît également une activité incessante, affirme le journal. Et, selon Al Akhbar, il serait question de tenter de trouver des explications à certains dépassements en matière de marchés publics.

En effet, souligne le quotidien, deux sociétés de la place se seraient accaparé tous les marchés relatifs à l’aménagement de la voirie inscrits dans le cadre de ce programme alors que les marchés d’études auraient été confiés à des cabinets d’architectes et des bureaux d’études appartenant à des personnes bien connues.

En outre et d’après Al Akhbar, si les projets de ce programme connaissent plusieurs dysfonctionnements, c’est notamment à cause du manque d’intervention de la SDL «Rabat Aménagement» et son manque de fermeté lorsqu’il s’agit d’appliquer la loi. Plusieurs projets auraient ainsi été livrés hors délai, mais leurs exécutants ont fait en sorte de «réajuster» les dates pour éviter des pénalités alors que d’autres projets n’ont même pas été achevés.

Parmi ces derniers, le nouveau siège de l’Union des écrivains du Maroc, «Dar Al Fikr», à l’arrêt depuis plus d’un an faute de financement. «Rabat Aménagement» et le ministère de l’Intérieur, qui s’étaient engagés pour un financement respectif de 15 millions de dirhams et de 30 millions de dirhams, n’auraient toujours pas honoré leurs engagements alors que la direction de la SDL aurait décidé, de sa propre initiative, d’apporter des modifications non conformes aux plans originaux de l’édifice, rapporte Al Akhbar. 

Par Amyne Asmlal
Le 27/07/2018 à 22h39

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Il y a une complicité évidente entre les décideurs politiques communément appelés Serviteurs de l’Etat et les exécutants économiques. Cette complicité permet à tous de se sucrer sur le dos des citoyens. Elles sont également la principale cause de tous les disfonctionnements qui gênent le développement harmonieux de notre pays. Corruption quand tu nous tiens !!!

Jusqu'à quand ce désordre, cette injustice et cette nonchalance. Il est temps de dire ça suffit...

Sa ce résume sur un seul mot qui n'existe pas au Maroc, l'injustice car les privilégiés qui tiennent les marchés savent qu'ils ne seront pas jugés en cas de non respect du contrat même s'ils sont coupables et c'est dans tous les secteurs, je ne suis pas négatif mais c'est la réalité malheureusement j'adore mon pays malgré que je ne vie pas au Maroc, mais nos dirigeants cherchent que leurs intérêts personnels et je rêve que la justice sera appliqué sur tous les Marocains surtout de la tête jusqu'au....

Les projets qui aboutissent sont ceux qui sont accompagnés par un contrôle continue sur tous les plans techniques, administratif et financier..faut pas attendre l'effondrement d'un projet pour se lamenter et sanctionner..

Vu la mentalité de certains marocains qui ont profité d'années de défaillances des autorités politiques, administratives et judicaires ( donnant parfois le sentiment parfois d'un pays anarchique) le contrôle doit en effet être ferme et constant à tous les niveaux....C'est l'effondrement de projets structurants annoncés depuis des années qui ont mené au Hirak à el Hoceima avec toutes ses dérives.

Toute personne qui travaille dans le secteur du BTP vous dira qu'il y a toujours du retard surtout quand au départ le calendrier des travaux est trop serré ou mal ficelé car dans le BTP il y a presque toujours des problèmes à prévoir avec les différentes entreprises qui doivent intervenir ( carreleur, plomblier, plâtrier, électricien etc...). Maintenant, tout dépend si délai du retard est acceptable ou non vu l'ampleur ou la taille du chantier. Les entrepreneurs qui ont emporté l'appel d'offre vont être maintenant obligés de payer des pénalités de retard donc ils n'ont rien à gagner dans ce retard. De plus, les responsables publics du projet( qui dépendent de l'Etat) vont être mis sur la sellette et des têtes risquent de tomber. Il est clair que dans un pays comme le Maroc connu pour ses inerties et laxismes administratifs, la fermeté doit toujours s'imposer partout. Heureusement, le Maroc n'est pas l'Algérie où les retards sont dès le départ des travaux planifiés dans le but d'enrichir la mafia du BTP.

La gouvernance tellurique

Ces dysfonctionnements courants dans tout le Maroc sont la conséquence des copinages, des incompétences, des passations de marché sans réel appel d'offre et de cahiers de charges bien détaillés. Par ailleurs les contrôles et le suivi des chantiers sont inexistants et/ ou complaisants. Quel sanction ? Il ne faut pas se contenter des virer les responsables de ces gâchis mais il faut aussi des sanctions pénales lourdes ( prison +amendes) car il s'agit de projets structurants pour l'économie et la société marocaine.De plus ces scandales à répétition donnent une très mauvaise image du Maroc, de sa gouvernance et de ses cadres à l'étranger et auprès des investisseurs potentiels.

Bravo. Bien parlé 👍

Il faut sévir sévir à non plus finir que ce-lui qui fait pas son travail dégage ....

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