L’ancien secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM) et ex-président de la chambre des conseillers, Hakim Benchemass, s’est formellement distancié de tout lien avec la constitution d’un nouveau parti politique dont les initiateurs seraient affiliés au Mouvement Populaire (MP).
Il a néanmoins reconnu auprès d’Al Ahdath Al Maghribia (édition du 30 mai) avoir été l’objet de nombreuses sollicitations récurrentes sur ce sujet, incluant des velléités d’adhésion à cette formation en gestation.
Contrairement à d’autres, Mohamed Fadili, ancien dirigeant du MP, n’a pas nié son implication dans ce projet, toujours en attente de l’approbation du ministère de l’Intérieur. Il a même souligné que l’initiative n’en est qu’à ses débuts et que «la route est encore longue» pour la concrétiser.
Des sources au sein de la direction actuelle du MP laissent entendre que le noyau fondateur de cette nouvelle entité politique serait composé de certaines figures «harakis» dans la région du Rif.
Selon ces mêmes sources, ce projet serait né de divergences stratégiques avec la direction du parti, exacerbées notamment par le refus du secrétariat général du MP de parrainer certains candidats de cette région à des échéances électorales locales. D’autres analystes soulignent cependant que l’initiative, portée par un aréopage d’acteurs politiques et d’hommes d’affaires, ne saurait être qualifiée de scission au sein du MP.
Son objectif premier s’inscrirait dans une volonté de mobiliser des compétences au sein de la communauté des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Il convient de rappeler que le ministère de l’Intérieur a officiellement enregistré, via un avis au Bulletin Officiel (n°7404), le dépôt le 28 avril 2025 d’un dossier de création du parti dénommé «Mouvement démocratique populaire».
L’extrait publié ne vaut toutefois pas autorisation définitive puisqu’il s’agit d’un simple récépissé administratif attestant de la réception du dossier. Celui-ci doit désormais être examiné pour vérifier sa conformité avec les dispositions de la loi organique n° 29.11 régissant les partis politiques.
Le dossier comprend le nom, le logo, le siège central, les statuts, le programme politique ainsi que 402 engagements préalables à un congrès constitutif, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
Parallèlement, le ministère avait reçu fin 2024 le dossier d’un autre parti, «Renouveau et progrès» (acté au BO n° 7360), dont la déclaration de constitution a finalement été rejetée par le tribunal administratif suite à un recours du ministère de l’Intérieur pour «violation de la loi relative aux partis politiques».