«En 2024, nous comptons ramener le déficit budgétaire à 4,5%, réviser les taux de la TVA et accélérer le processus d’intégration du secteur informel dans l’économie nationale», a déclaré la ministre de l’Économie et des Finances durant cette séance plénière au Parlement, dirigée par Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants, en présence de son homologue de la Chambre des conseillers, Enaam Mayara.
Nadia Fettah Alaoui a évoqué les trois principaux axes qui domineront les actions de la prochaine loi des finances. Elle a cité en premier lieu «la reconstruction post-séisme de la région d’Al Haouz, pour laquelle le gouvernement vient de débloquer environ 2,5 milliards de dirhams puisés dans le Fonds spécial». Une part de cette enveloppe ira aux aides versées à 60.000 familles, au soutien préliminaire à la reconstruction des logements, et à la mise à niveau des routes, de l’agriculture, des écoles et des centres de santé.
Le second axe a trait à la consolidation de «l’État social», avec l’accent mis sur la protection sociale, la santé et l’éducation. Le troisième volet s’attellera pour sa part à la mise en oeuvre des «réformes structurelles», notamment dans les domaines de la justice, de la décentralisation, de l’administration et des investissements.
Lire aussi : Nadia Fettah présente le PLF 2024 ce vendredi devant les deux Chambres du Parlement en séance plénière
Aussitôt son intervention en plénière terminée, Nadia Fettah Alaoui s’est rendue auprès de la Commission de l’économie et des finances de la Chambre des représentants, accompagnée de Fouzi Lekjaa, ministre délégué en charge du Budget. Ce dernier a fourni de plus amples détails à propos du PLF 2024, et sur la conjoncture nationale et mondiale qui l’entoure. Il a notamment évoqué la hausse récente des cours internationaux du pétrole, révélant que le gouvernement allait «poursuivre l’octroi des aides aux professionnels de transport durant ce mois d’octobre», et précisant que le montant global de ces aides a dépassé les 5 milliards de dirhams au cours de l’année 2023.
Premières critiques de l’opposition
Lundi, la Commission parlementaire de l’économie et des finances poursuivra ses débats, avant d’entamer les discussions sectorielles relatives aux différents départements ministériels. Mais déjà, des élus de l’opposition ont ouvert le bal des critiques à l’encontre du PLF 2024. Ainsi, au terme des deux séances parlementaires, Ahmed Abadi, député du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) a critiqué le contenu du PLF 2024, estimant que le gouvernement présentait chaque année devant les élus de la nation «les mêmes fondamentaux et les mêmes prévisions sans progrès ni innovation notoire». «Le gouvernement ne peut réussir le projet d’intégration de l’économie informelle s’il ne présente pas une stratégie convaincante pour y parvenir», a-t-il notamment argumenté, rappelant qu’une telle idée a déjà été évoquée lors des dernières Assemblées de la Banque mondiale et du FMI, récemment tenues à Marrakech.